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Alice au Pays des Merveilles


Métaphore sous-jacente du trip (sous l'état de stupéfiants plus ou moins légaux) ou récit initiatique qui tend à prouver corps et biens que la curiosité est un vilain défaut, Alice au Pays des Merveilles est avant tout l'un des classiques Disney les plus charmants et poétiques de toute la filmographie du studio yankee.

A l'occasion d'un assoupissement bien légitime (sa soeur lui fait réviser ses leçons pendant les vacances d'été !), Alice se prend à rêvasser et explique à sa chatte Dina qu'elle aspire à un monde où tout ne serait qu'incohérence et non-sens absolu. Telle la marionette Pinocchio devenant douée de vie et de parole par l'interférence d'une bonne fée, Alice voit son voeu exaucé... en la personne d'un lapin blanc passablement pressé, et lui aussi doué de parole à l'instar de la marionnette de Gepetto ! Les ennuis vont alors commencer.


TOUT GLISSE POUR ALICE...

Cette chère Alice le poursuit alors (selon l'adage qui veut que la curiosité soit un vilain défaut), et accède à un pays enchanteur, où une succession de mésaventures rocambolesques et insolites l'attendent. Tantôt rapetissée, tantôt gigantesque, Alice oscille au gré de ses rencontres entre la quête du merveilleux et l'expérience cauchemardesque.

Après une longue première partie prétexte à de savoureuses saynètes animées et de chansons cocasses devenues cultes (Un Joyeux Non-Anniversaire, La Danse Saugrenue...), la jeune fille tirera les leçons de son caractère impétueux... dans un mea culpa tardif. L'occasion d'offrir aux spectateurs une séquence d'émotion pure, au statut quasi-unique dans l'Histoire du cinéma d'animation. Une héroïne qui se morfond et sanglote sans quelque réconfort extérieur que ce soit, voilà qui est singulier. Ces regrets déchirants auront par contre un effet palpable sur l'affect des créatures absurdes dudit monde des merveilles, progressivement émues d'une si funeste situation.

L'Alice disneyen nous emmène ainsi dans un récit initiatique, au bout duquel une morale est tirée : tout enfant devient un jour ou l'autre adulte, et doit faire face à ses propres responsabilités.


CARTE VERMEILLE AU PAYS DES MERVEILLES ?

Malgré des décors peu fouillés et un scénario bancal car trop compartimenté en une succession de sketches indépendants les uns des autres, Alice au Pays des Merveilles représente la quintessence de l'art disneyen, entre maîtrise rythmique et poésie visuelle.

Une œuvre boursouflée qui prend des libertés avec le récit original, tout en offrant des saynètes d'une drôlerie non-sensique que les héritiers de l'Oncle Walt n'ont plus jamais su reproduire par la suite. Les années passent mais Alice demeure malgré tout le 'classique' de la firme le plus étrange... et de fait séduisant, entre expérimentation constante et classicisme narratif. Un classique qui n'en est donc pas vraiment un.

Gersende Bollut



Une partie de croquet mémorable !

Fiche d'identité


- Titre original : Alice in Wonderland.
- Origine : Etats-Unis - Couleurs - 1 h 15 min.
- Date de sortie France : décembre 1951.
- Production : Walt DISNEY / Walt Disney Productions, U.S.A.
- Réalisateurs : Hamilton LUSKE, Wilfred JACKSON et Clyde GERONIMI.
- Scénario : Winston HIBLIER, Joe RINALDI, Joe GRANT, Ted SEARS et Bill PEET, d'après l'œuvre de Lewis CARROLL.
- Doublage VO : Kathryn BEAUMONT (Alice), Bill THOMPSON (le Lapin blanc), Sterling HOLLOWAY (le Chat du Cheshire), Ed WYNN (le Chapelier Toqué), Verna FELTON (la Reine de Cœur), Jerry COLONNA (le Lièvre de mars)...
- Musique : Oliver WALLACE.
- Box-office France : 3.072.402 entrées.
- Sortie DVD : 26 juillet 2002.
- Liens Internet :
- www.disney.fr/DisneyVideos
- http://www.alice-in-wonderland.fsnet.co.uk/film_tv_disney.htm

 

"Alice au Pays des Merveilles représente la quintessence de l'art disneyen, entre maîtrise rythmique et poésie visuelle"