Braindead
Bien
avant que ne sorte Le Seigneur des Anneaux et qu'il ne soit considéré
par Hollywood comme un des réalisateurs les plus prometteurs, Peter
JACKSON réalisait encore des séries B. Oui mais pas n'importe lesquelles
: son troisième film serait le plus gore au monde. Mais aussi le plus
drôle dans sa catégorie.
Le
projet est lancé en 1988, alors que Peter JACKSON, qui vient de réaliser
son premier film, Bad Taste (1987), au succès mondial (et l'un des films
les plus gores), a deux nouveaux projets qu'il veut développer : un
film de zombie (dont l'idée lui vint en 1986) et un film de marionnettes
pour adultes. Le premier est abandonné pour des raisons financières
alors que le second, Les Feebles, est réellement développé et connaît
un triomphe en 1989. La New Zealand Film Commission ne peut donc plus
l'ignorer car il est le seul réalisateur rentable et exportable de Nouvelle
Zélande. Le projet des zombies ressort ainsi des oubliettes.
UN
SCÉNARIO BIEN BARRÉ
L'histoire
est simple mais farfelue. Lionel, un jeune homme timide, est tyranisé
par sa mère, Vera. Lorsqu'il commence à sortir avec Paquita, la jeune
épicière de la ville, sa mère va jusqu'à les espionner lors de leur
sortie au zoo. C'est à ce zoo que la mère va se faire mordre par un
singe-rat, importé d'une île habitée par des autochtonnes sorciers.
La vieille dame va se transformer peu à peu en zombie, en changeant
elle aussi les habitants de sa petite ville en des créatures démoniaques.
Lionel va se retrouver involontairement à lutter contre cette
troupe de morts-vivants.
Dès
la première séquence on sait à quoi on a affaire. Braindead est un mélange
savamment dosé entre comédie et gore. Le film s'autoparodie et rend
en quelque sorte hommage à George ROMERO et sa Nuit des morts-vivants
(le thème de la maison assaillie par des zombies) ainsi qu'à
Sam RAIMI. Chaque séquence du film est hilarante et Peter JACKSON ne
recule devant aucun gag : la peau de la mère recollée à la glue, Lionel
se battant contre un bébé zombie, ou même un prêtre faisant du kung-fu
avec des zombies... Bref, le film mérite d'être classé dans les meilleures
comédies.
Ce
n'est pourtant pas pour rien que ce film est classé comme un des plus
(voire le plus) gores qui existe : 300 litres de faux sang ont dû être
utilisés rien que pour la scène finale. Le sang justement est extraordinairement
bien rendu et on a tendance à croire qu'il est vrai !
S'étant
déjà imposé comme un nouveau maître du gore avec Bad Taste, Peter JACKSON
allait recevoir le Grand Prix d'Avoriaz en 1993 pour son Braindead,
puis une douzaine d'autres prix. Il ravit à Sam RAIMI sa place
de pape du gore. C'est pourtant avec ce chef-d'œuvre dans son genre
que le réalisateur arrête les films gores. Il en aura fait deux, qui
restent aujourd'hui considérés comme des classiques.
Braindead,
tourné en douze semaines avec un budget de 1,8 M$ néo-zélandais de l'époque
-la plus grosse somme que le réalisateur pouvait espérer dans son pays-,
reste donc l'un des films les plus gores et les plus drôles du cinéma.
C'est en quelque sorte grâce à ce film (du moins pour sa réputation)
que Peter JACKSON a pu adapter l'immense épopée du Seigneur des anneaux
et être (enfin) reconnu comme un réalisateur bourré de talent.
Johann
Gourlet
Fiche
technique
- Origine : Nouvelle
Zélande - Couleurs - 1 h 44 mn.
- Date d'arrivée en France : 27
janvier 1993.
- Production : Jim
BOUTH et Jamie SELKIRK.
- Réalisateur : Peter JACKSON.
- Scénario : Stephen
SINCLAIR, Frances WALSH et Peter JACKSON, d'après une histoire de Stephen
SINCLAIR.
- Casting : Timothy
BALME, Diana PENALVER, Elizabeth MOODY, Ian WATKIN, Brenda
KENDALL...
- Musique : Peter
DASENT.
- Box-Office France : NC.
- Sortie DVD : pas prévue dans l'immédiat.
- Lien
Internet :
section sur le site http://membres.lycos.fr/peterjackson
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avant Le Seigneur des Anneaux, Peter JACKSON réalisait encore des séries
B. Oui mais pas n'importe lesquelles : son troisième film serait le
plus gore au monde. Mais aussi le plus drôle dans sa catégorie"
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