Sommaire

Le parc du Futuroscope
CyberWorld & Cie...



S
itué à proche proximité de Poitiers, le parc du Futuroscope (encore récemment appellé 'Planète Futuroscope') est un parc d'attractions unique en son genre, fièrement tourné vers les technologies de demain. Images de synthèse à la pointe de la technologie, cinémas dynamiques et écrans I-Max à gogo, le parc poitevin ne se fout pas du monde, c'est le moins que l'on puisse dire.

Rappel des faits, depuis la création jusqu'à la situation actuelle, et étude du cas CyberWorld, qui reste l'une des attractions les plus impressionnantes qui y soient proposées.


UN TOUR DU MONDE DES PARCS DE LOISIRS

Quel que soit l'implantation géographique d'un parc d'attractions, sa spécificité ou sa thématique, sa finalité reste bien évidemment identique : divertir à tout prix, en plongeant le temps de quelques heures le visiteur dans un ailleurs virtuel et/ou imaginaire (l'univers des contes de fées, de telle ou telle bande dessinée, etc.). Pour ce faire, les attractions proposées rivalisent d'ingéniosité, d'originalité, et promettent toujours plus de sensations fortes et d'expériences inédites. Du village médiéval entièrement reconstitué (l'extraordinaire Puits du Fou en Vendée) au volcan didactique passablement politisé (le Vulcania de monsieur Giscard d'Estaing), les parcs d'attractions restent le plus sûr moyen de se distraire et de s'évader de la routine du quotidien.

Le précieux sésame donnant accès à l'intégralité du parc...

Fêtes foraines de luxe, les attractions démesurées qui sont la plupart du temps présentées misent sur une thématique à caractère unique, pour se distinguer. Qu'il s'agisse de joutes essentiellement aquatiques (Parc Astérix), de jeux reprenant l'univers de personnages fictifs (EuroDisney de Marne-la-Vallée, Disney World de Californie, divers parcs Schtroumpfs...), ou d'incursions dans l'univers fascinant du cinéma (parc Warner en Espagne...), la force des parcs d'attractions réside dans leur singularité. Le Futuroscope ne déroge pas à la règle, et prétend être LE parc du futur, où seraient constamment proposées aux visiteurs les dernières technologies de pointe. Depuis 1987, force est de constater que le pari est réussi, malgré quelques récentes difficultés financières largement relayées dans la presse.


HISTORIQUE DU PARC

L'objectif avoué du Futuroscope : proposer des films toujours plus novateurs, régulièrement renouvelés dans un contexte technologique toujours plus avancé, et avec un seul mot d'ordre : en prendre plein les mirettes et ressentir un maximum de sensations fortes. Début 2002, c'est ainsi deux grandes nouveautés qui furent proposées aux visiteurs du parc (Métropole Défi -jeu vidéo intéractif sur grand écran, et le Miroir d'Uranie -spectacle nocturne). Et depuis avril 2003, la Cité du Numérique (espace entièrement dédié aux jeux en réseau) et le film Percussions du Monde (voyage musical bigarré) ont ouvert leurs portes. Année par année, retraçons les grandes étapes d'un parc unique en son genre.

1983 - Lors de l'Exposition Universelle d'Osaka (Japon), l'homme politique René MONORY en apprend davantage sur un format encore balbutiant : le procédé I-Max. Une découverte déterminante.

1984 - René MONORY est en visite à l'Epcot Center, et visionne un film I-Max dans une salle adaptée. Les émotions ressenties l'impressionnent.

1985 - Pose de la première pierre du Parc du Futuroscope à Jaunay-Clan, proche commune de Poitiers.

31 mai 1987 - Première ouverture publique. Déjà 225.000 visiteurs, pour seulement deux attractions (pavillon du Futuroscope + Kinémax). Le LPI -Lycée Pilote Innovant- ouvre ses portes.

1988 - 550.000 visiteurs. Le cinéma Dynamique ouvre ainsi que le MDE -Monde des Enfants-, et première phase du Pavillon de la Communication (intégration du showscan). Le CHR -Cinéma Haute Résolution- est fermé.

1989 - 750.000 visiteurs. Ouvrent le cinéma en relief (récit autour de l'aviateur Guillaumet) et le 360° (sur le Brésil). Deuxième phase du Pavillon de la Communication. Ouverture du premier Palais des Congrès (1.100 places).

1990 - 900.000 visiteurs. Ouvrent l'Omnimax et la Gyrotour. Création de la société les Productions Futuroscope, qui produisent et réalisent le film Tour de France. Départ du Tour de France depuis le parc. Beaucoup d'émissions télévisées sont tournées au Futuroscope.

1991 - 1.000.000 visiteurs. Ouverture du Ciné-automate (aujourd'hui rebaptisé Métropole).

1992 - 1.300.000 visiteurs. Ouverture du Tapis Magique, et de Paysages d'Europe dans la version avec barques. Les Productions Futuroscope réalisent leur 2ème film : Thomas et les les lions (en relief).

1993 - 1.900.000 visiteurs. Ouverture du Solido (rebaptisé par la suite T-Rex)...

S'en est suivie une période de lent déclin, les visiteurs étant de moins en moins nombreux au fur et à mesure des années 90. Mais depuis l'arrivée d'Emmanuel De VILLIERS (oui oui, le frère de Philippe) à la direction du Parc, la politique de développement de nouveaux projets ambitieux et l'établissement intrinsèque d'une charte pour les membres du personnel -je sais de quoi je parle, j'ai encore officié cet été 2003 en tant qu'agent d'accueil au Monde des Enfants !-, le Futuroscope a retrouvé de sa superbe et les visiteurs, dans l'ensemble très satisfaits, n'hésitent pas à faire du bouche-à-oreille. Les mauvaises langues diront aussi que la crise financière d'EuroDisney a su profiter au regain d'intérêt pour le parc poitevin, en constante remise en question de ses programmes...


CYBERWORLD : PLEIN LES YEUX

Arrêtons-nous sur le cas CyberWorld, 'cyber-voyage' en 3D d'une petite demie-heure, qui relève de l'expérience cinématographique qui ne se raconte pas mais se vit. Une certaine Miss Fig (créature de synthèse aussi charmante que sémillante) vous accueille dans une galerie futuriste pour une visite absolument étourdissante. Elle ouvre à volonté les portes de mondes imaginaires, empreints de poésie et de rêve... et tous peuplés de créatures chimériques assez surprenantes. Lorsque soudain, trois bugs au look résolument cartoon surgissent. Ils envahissent et dévorent tous les circuits informatiques, plantant progressivement le programme... Votre aventure vous mènera donc à suivre Miss Fig dans sa lutte effrénée pour la sauvegarde de CyberWorld !

De ce postulat original, l'attraction CyberWorld parvient en outre à étonner, à captiver, et à plonger littéralement le spectateur au cœur de l'action. Bénéficiant du procédé I-Max 3D (un écran plat de 816 m2, combiné à une perception en relief), le film est une ode à l'imaginaire, une apologie des techniques ayant recours aux images de synthèse. Ici, l'on redécouvre avec joie la séquence musicale pulp-fictionesque de Fourmiz, là on assiste avec jubilation aux dégâts orchestrés par trois bugs aussi crétins que des certains frères Dalton...

Futuriste jusqu'au bout, l'édifice renfermant cette attraction est impressionnant ne serait-ce que par son envergure dantesque. Au moment d'y pénétrer, une pré-salle d'embarquement -pour reprendre la récente sémantique propre au parc- nous invite à visionner un court reportage récapitulant l'histoire de l'imagerie de synthèse, suivi d'un bref making of du film qui va suivre. Abscons pour le commun des spectateurs, ce documentaire est en revanche une mine d'informations pour le passionné d'animation.

A ce titre, CyberWorld mérite donc toute votre attention. Expérience intense (la démesure de l'écran I-Max n'y est sans doute pas étrangère) et moment magique pour tout fan d'animation qui se respecte, CyberWorld a le mérite de ne pas laisser indifférent. Renseignements pris auprès du personnel du parc, les avis sont en effet divisés : l'on accroche sans retenue ou l'on déteste viscéralement. Car encore faut-il aimer un temps soit peu les images de synthèse et adhérer à un tout un pan de la culture actuelle : l'univers vidéoludique. Les gamers et autres hardcore gamers apprécieront d'emblée, les autres seront peut-être plus réservés... Quoi qu'il en soit, les plus curieux peuvent en découvrir davantage sur le site web tout entier réservé à ce moyen métrage. Flash de rigueur, c'était bien entendu la moindre des choses...

Malgré de récents déboires financiers, le parc remonte doucement la pente, et étoffe son catalogue de films de véritables petites pépites, avec des expériences sensorielles uniques, faisant appel au visuel (images 3D à foison) ou au toucher (sièges dynamiques). Une chose est sûre, la place-même du spectateur est ici totalement remise en cause... tantôt réellement actif (la Vienne Dynamique), tantôt impliqué dans l'intrigue-même des programmes (Métropole Défi). A vous de vous forger votre propre opinion, à présent.

Gersende Bollut

 

"Malgré de récents déboires financiers, le parc remonte doucement la pente, et étoffe son catalogue de films de véritables petites pépites, avec des expériences sensorielles uniques, faisant appel au visuel ou au toucher"