Hiroyuki
Okiura
Il
a l'air d'un jeune débutant, à peine sorti de l'adolescence, et pourtant,
cet Hiroyuki est le réalisateur du magnifique et profondément sensible
Jin-Roh.
Né en 1967, Hiroyuki OKIURA a
fait ses premières armes aux côtés de Mamoru OSHII pour qui il a toujours
eu une profonde admiration. L'inverse doit désormais être vrai puisque
ce dernier est satisfait du premier long métrage de son "élève", à
qui il a confié un scénario qui lui tenait fortement à cœur depuis des
années. S'il se fait discret et un rien timide, le jeune Hiroyuki n'en
est pas moins nourri d'une grande ambition professionnelle. Son humilité
(ben oui, c'est un japonais, après tout !) est donc une simple façade,
et si le jeune prodige nous affuble d'autres chefs-d'œuvre de ce genre,
on ne peut qu'être impatients !
"Le film a mis trois ans à se
faire. Au départ, ça devait être un projet qui se ferait en un an et
demi. Mais nous n'avons utilisé que des techniques traditionnelles,
à l'exception de trois scènes où l'on a fait appel à l'informatique,
ce qui est toujours plus long que prévu", confiait à la Berlinale cuvée
99 le réalisateur, qui présentait alors son film en avant-première mondiale.
Lorsqu'on l'a questionné sur le fait qu'on compare beaucoup Jin-Roh
à Ghost in the Shell, M. OKIURA répondait que "ce film est très
différent de Ghost in the Shell. C'est une histoire psychologique".
L'intéressé s'est également
attardé sur les sources d'inspiration de Jin-Roh. "Jusqu'à Jin-Roh,
le fait d'être réalisateur avait quelque chose d'assez irréel. Je n'y
ai vraiment réfléchi que lorsqu'on m'a proposé de le faire. Mais il
n'y a aucun réalisateur que je puisse revendiquer comme étant une source
d'inspiration vraiment importante. En revanche, en littérature, ce sont
surtout Akira YOSHIMURA, Kenjiro HAITANI et Shinhei FUJISAWA qui m'ont
marqué". Quelques temps plus tard, à l'occasion de la sortie française
du film, le réalisateur s'est étendu cette fois sur ses choix de mises
en scène : "Jin-Roh est un film fondé avant tout sur des scènes de massacres
et de combats armés, mais j'étais conscient de la difficulté à construire
un film sur ce seul type de descriptions. C'est pourquoi j'ai voulu
intégrer également des séquences plus calmes, plus statiques, qui je
crois participent à fonder un équilibre avec les scènes d'action, un
équilibre général au film". Une parfaite alchimie qui donne une cohérence
au film, sans relâcher un instant l'attention du spectateur. Nous attendons
donc avec une impatience toute légitime les prochains travaux d'OKIURA-San
!
Gersende Bollut
Sources interviews : AnimeLand n°50 et 56 -1999.
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"La
capacité de ce jeune artiste à offrir érotisme,
sensualité et grâce aux gestes les plus ordinaires sidère
ses pairs, faisant de lui l'égal des plus grands"
Mad
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