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Revue de Presse
Les films à l'affiche

Chaque mois, une quantité impressionnante de films d'animation sortent en salles (sans parler des films tout court). Malgré toute la meilleure volonté de l'équipe de Frames, nous ne pouvons tous leur accorder une chronique, du moins dans le sens où nous l'entendons (décortiquer l'oeuvre, son intérêt, ses influences, etc). Un rapide tour d'horizon de la presse francophone s'impose donc... L'occasion pour nous de faire le bilan de l'accueil de tel ou tel film, et pour vous de réaliser de substantielles économies !


METROPOLIS

Globalement, le dernier long métrage du grand Rin TARO divise la presse, et ne rallie pas tout le monde à sa cause, à notre grande surprise... Une fois n'est pas coutume, Frames n'aura pas à se charger de la Revue de Presse pour ce film, puisque nos éminents confrères d'AnimeLand ont brillamment compilé les critiques et louanges émises ici et là. Un raccourci ? cliquez ici.


L'AGE DE GLACE

Pour entamer cette revue de presse du dernier-né de la Fox -dont la réalisation a été confiée à Chris WEDGE-, il convient de montrer l'aspect le plus évident soulevé par la presse : globalement, le film souffrirait d'une comparaison évidente avec les récents Shrek et Monstres & Cie, 3D oblige. En outre, Studio le destine avant tout aux enfants, considérant que "le dessin est en effet un peu moins sophistiqué et les dialogues bien moins adultes que ceux de Shrek et de Monstres & Cie". Ce qui n'empêche pas le magazine de lui décerner trois bonnes étoiles, et de reconnaître que "la meilleure idée du film (...) reste un gimmick indépendant de l'intrigue : l'obsession du rongeur Scrat pour sauver sa noix". Ce même point était soulevé par le public-critique de "L'Avis de Tous", émission hebdomadaire de la chaîne câblée CinéCinémas, qui se focalise sur l'actualité des films en salles. L'un des intervenants proposait qu'une mini-série mettant en vedette Scrat découle du film, afin de prolonger l'expérience Age de Glace ! Pour des raisons économiques de rentabilité, le projet ne serait pourtant nullement viable...

De son côté, AnimeLand met un bémol sur l'aspect rudimentaire de l'animation ("Si on compare l'Age de Glace à Monstres & Cie, il est évident que la qualité n'est pas tout à fait identique. Tout d'abord certaines textures sont peu réussies (...), et les poils bougent par ensemble de plaques. Néanmoins cette "économie" de mouvements ne gêne en aucun cas le film, grâce à une mise en scène particulièrement réussie"). Après un point sur le parcours de Chris WEDGE, et un rappel bienvenu sur le contexte du film -la période paléolithique-, le mag' conclue en prévenant que "si [le film] est juste "honnête" techniquement, il s'avère excellent d'un point de vue scénaristique, et saura combler les petits comme les grands... Un rafraîchissement glacé à consommer sans aucune modération". Même constat du côté de Monsieur Cinéma et Ciné Live (concernant l'animation même, selon ce dernier "un peu raide en ce qui concerne humains et décors").

Anima parle pour sa part d'un "joli film". Après un bref état des lieux de la carrière du réalisateur, à l'instar d'AnimeLand (rappelons donc au passage que Chris WEDGE est responsable du court-métrage oscarisé Bunny, mais a aussi signé des séquences animées pour Fight Club ou Joe's Apartment), le journaliste d'Anima tranche en invitant expressément les lecteurs à se ruer dans les salles... "Même sans arriver au niveau technique d'un Monstres & Cie ou d'un Shrek, le film est tout aussi drôle et, les passages émouvants y étant également légion, on ressent un équilibre parfait faisant de cet Age de Glace un film très attendrissant".

Plus enthousiaste encore, Aden "en jubile encore". Le Figaro, Mad Movies et Zurban parlent de "belle réussite", et Télérama va jusqu'à évoquer une "plongée dans les entrailles du pôle, fraîche comme une limonade glacée avec un zest de citron, (...) une de ces "histoires comme ça" dont Kipling avait le secret, et qui devraient être remboursées par la Sécurité sociale". Diantre ! Les critiques savent aussi se faire constructives, jusque dans Télé Z où Elsa Pondruel parle d'une "chevauchée fantastique". Pour ce magazine télé le film, "lisible pour les petits comme pour les grands, est un fabuleux mélange de créativité et d'enthousiasme, de tendresse et de poésie (...). Conjugaison de réjouissances du coeur et du plaisir des yeux, ce joli film d'animation libère l'ivresse des plus belles joies infantiles".

Du côté de DVDRama, les sentiments sont plus mitigés : "On ne peut s’empêcher de voir dans ce scénario qu’un mélange mal dissimulé de films tels que Trois Hommes et un couffin de Coline SERREAU ou encore Le Fils du désert [3 Godfathers], le film de John FORD (...), dans lequel trois bandits en fuite se voient contraints de recueillir un bébé dont la mère périt dans le désert, puis s’engagent à le ramener en lieu sûr au péril de leur vie. Dans L'Age de Glace, on retrouve cette trilogie de personnages qui déjà dans le film de FORD avait une forte connotation biblique". Pourtant, avouez qu'il y a moins flatteur comme comparaison... Si Chris WEDGE pouvait se comparer au maître du western sus-cité, croyez bien qu'un long dossier aurait d'ores et déjà été accordé à l'Age de Glace, dans Frames ! Le site insiste en tous cas sur le côté "déjà vu" du film (les références à Shrek et Monstres & Cie reviennent en force), et conclue en qualifiant le long métrage de "bancal", avec un manque d’originalité dans le script, rattrapé de justesse par "une réalisation impeccable et un humour souvent dévastateur". Dans le registre des rapprochements cinéphiliques, Positif pense que "l'aventure sur les neiges du trio de fuyards (...) ressemble parfois aux entreprises héroïques d'Indiana Jones ou du Seigneur des Anneaux, mais sans leur emphase didactique". Comme quoi, outre Shrek et les récentes productions Pixar, L'Age de Glace aurait de qui tenir, à en croire certains avis !

Toutefois l'Age de Glace n'est pas toujours comparé aux récentes productions 3D de la même veine. Avec pertinence, Le Monde le prouve : "Plus qu'une supériorité économique de l'animation par ordinateur, L'Age de Glace marque la résurgence d'une forme tombée en déshérence -le cartoon-, revigorée par le 3D qui lui apporte une forme expressive et comique inédite. En cela, L'Age de Glace est une indéniable réussite".

D'une manière plus générale, le film est qualifié de familial, et donc aussi bien destiné aux enfants qu'aux parents... Annie Coppermann, des Echos, considère ainsi que "les dialogues sont souvent d'une savoureuse drôlerie, et la dérision suffisamment dosée (...) et suffisamment tirée vers le loufoque, pour que les grands se dérident autant que les petits". Le Figaroscope s'attarde sur les "splendides paysages glaciaires, personnages bien campés et désopilants, humour en avalanche en alternance avec pointes dramatiques. Les petits comme les grands seront ravis du voyage". Dans le même esprit, Le Parisien parle d'une "jolie parabole sur l'art de vivre avec les autres avec leurs différences, propre à faire fondre petits et grands". Même constat chez Cinélibre.

Pourtant, certaines critiques sont franchement plus réservées, et ne préconiseraient le film qu'à l'égard des plus jeunes. Grégoire Bénabent de Chronic'art clame haut et fort que "glissade, gaffes et jeux de mots raviront surtout les moins de 12 ans". Selon lui, "L'Age de Glace manque de poésie, d'un frémissement, de détails vrais et cruels qui puissent marquer les spectateurs de tous âges". L'excellent Bernard Achour de Télé Obs Cinéma de renchérir, affirmant que "les mimiques de la créature qui ouvre et conclut le film sont franchement hilarantes. L'ennui, c'est qu'entre-temps, L'Age de Glace semble surtout s'attacher à divertir les moins de 6 mois".

Côté reproches, L'Express met le doigt sur un film "doté d'un humour premier et second degrés, maniant la référence avec brio, [il] enchaîne les scènes avec un sens aigu de la distraction. Cette succession de péripéties manque cependant de cohésion dramatique. Soit un défaut pas rédhibitoire, mais un défaut tout de même". Surtout, Première constate qu'"Il y a des moments formidables dans L'Age de Glace, mais vous les avez déjà sûrement vus (...). Le film repose sur des procédés et des personnages éculés comme ce mammouth, faux dur au coeur d'or, ou le paresseux hystérique... Un cruel manque d'imagination qui ne fait qu'asseoir la suprématie de Pixar dans l'animation en 3D". "Cependant, constate Juliette Michaud de Studio, le classicisme plus naîf de L'Age de Glace n'en fait pas pour autant un fossile, d'autant qu'il regorge de nombreuses répliques et situations comiques, voire émouvantes".

En conclusion, le film n'a donc pas vraiment fait l'unanimité auprès des critiques, ce qui n'a pas empêché le public de se ruer en masse dans les salles. De façon générale, on retiendra donc que l'accent a été porté sur la réalisation hasardeuse et quasi-balbutiante du long métrage (mais il ne s'agit que de la première production des studios Blue Sky) ; tout en notant l'esprit rafraîchissant du film, qui bénéficie de seconds rôles attachants, et d'un humour typiquement américain -autrement dit parfaitement huilé. Un film idéal pour la période estivale, donc.


LILO & STITCH



Inégal : tel serait le qualificatif majeur de la presse, à l'encontre de Lilo & Stitch, la production Disney (mineure) cuvée 2002. Le graphisme ne suivrait pas, et la deuxième partie serait plus mollassonne et convenue. Ainsi, pour Le Monde, "L'idée d'un extraterrestre revêche et insupportable, héritée directement de l'animation japonaise, fait merveille dans le cadre d'une production Disney. Cette méchanceté importée produit un effet burlesque bienvenu. Mais Lilo & Stitch souffre des mêmes défauts que d'autres productions Disney : scénario trop succinct et pauvreté esthétique". Bertrand Rougier de Mad Movies reconnaît pourtant que Lilo & Stitch est "mignon, dingue, égayé par quelques coups de folie géniaux et hilarants, [et] s'impose alors comme le digne successeur du Géant de Fer. Puis, la morale et les bons sentiments viennent annihiler la facétie, l'audace et la dérision". Et Ciné Live en rajoute une couche : "Disney s'amuse à bousculer ses propres conventions en nous présentant Stitch, peluche cruelle et hargneuse, premier héros négatif de sa longue histoire. Euphorisant, bien qu'inégal".

Pourtant, d'aucuns s'accordent à saluer le côté dévergondé du film, versant salvateur auquel nous étions encore peu habitués de la part de Disney. Zurban reconnaît ainsi que "film après film, Disney débarrasse ses dessins animés de sa mièvrerie légendaire, préférant aux sentiments rose bonbon l'ironie mordante". Et de constater pour ce Lilo & Stitch un "soigneux équilibre entre clins d'oeil (...) et respect d'une esthétique pastel (...), [il] réussit le pari de la séduction, réunissant un public enfantin sensible à une narration vitaminée et un auditoire plus âgé qui ne reste pas insensible aux délires d'un couple de héros particulièrement réussis".

Même son de cloche chez Cinélibre : "En adoptant un ton un peu moins niais qu'à l'accoutumée et en doublant le film d'une réflexion sur la différence, Lilo & Stitch, bien que mineur, possède un charme évident, dégage une bonne humeur communicative. Un dessin animé très réussi dans lequel petits et grands trouveront assurément leur compte". Stéphane Brisset de L'Express appuie ce côté fédérateur : "Petits et grands se retrouvent, chacun selon sa perception, autour d'un film plus proche du cartoon que de la fantaisie enchantée. Tant mieux".

Télé Obs Cinéma rejoint pour sa part la critique de Cinélibre, en allant jusqu'à lui attribuer une réflexion sur des problèmes d'aujourd'hui : "Malgré une certaine pauvreté du trait, l'élan burlesque de certaines situations et l'approche oblique de quelques thèmes sensibles comme l'absence de repères familiaux donnent à l'ensemble une identité plutôt originale". Idem chez nos confrères d'AnimeLand, qui voient "un film cosmopolite, d'autant plus qu'il insiste sur la compréhension et l'acceptation des différences de l'autre, même s'il vient d'une autre planète".

Les critiques les plus aguerris rapprochent en outre ce Lilo & Stitch de l'esprit gentiment déjanté de Kuzco -l'Empereur Mégalo, sorti à la même époque de l'année, en 2001. Pour Monsieur Cinéma, "Lilo est à ce titre très proche de Kuzco (...), épuré des chansons à la guimauve et allégé en messages moralistes. Pas de quoi crier au génie, mais l'objectif du divertissement familial est largement atteint. Après tout, une bonne après-midi ciné avec ses enfants, ça n'a pas de prix".

Pour sa part, Aden se charge de résumer l'idée majeure du film : "Stitch est donc méchant. Très méchant. Enfin... à la Disney. Il bave, il gaffe, il fait peur aux animaux... jusqu'à ce qu'il se découvre un coeur, grâce à Lilo, la petite Hawaïenne espiègle. Retour à la douceur, aux (bons) sentiments... Ce que les studios Disney savent le mieux faire, finalement. Avec, cette fois-­ci, une touche de réalisme".

En définitive, Lilo & Stitch a donc plutôt emballé la presse, à la fois surprise par tant de codes transgressés, mais laissée sur sa faim par une seconde partie plus convenue, et une animation parfois 'limite'. Pourtant, un je ne sais quoi rend attachant le petit Stitch, à l'image de Scrat dans l'Age de Glace : la presse s'en fait largement l'écho, tout en précisant qu'il s'agit avant tout d'une production globalement mineure. Est-ce à dire sans envergure ? Nous laisserons à Patrick Fabre, de Studio, la réponse : "Un beau petit film qui, avec le temps, deviendra grand".

Revues compulsées par Gersende Bollut

Sources diverses : Aden, Anima, AnimeLand, les Cahiers du Cinéma, le Canard Enchaîné, Chronic'art, Cinélibre, Ciné Live, Le Cinéma SFX, Coyote, DVDRama, les Echos, L'Ecran Fantastique, Elle, L'Express, Le Figaro, Figaroscope, Japan Mania, Libération, Mad Movies, Média 75, Le Monde, Monsieur Cinéma, L'Officiel des Spectacles, Le Parisien, Le Petit Bulletin, Positif, Première, Studio, Technikart, Télé Obs Cinéma, Télérama, La Voix du Nord, Zurban...

 

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