Le
Seigneur des Anneaux
La Communauté de l'Anneau
"Tout
commença lorsque les grands anneaux furent forgés. Trois furent donnés
aux elfes, immortels, les plus sages et les plus respectables de tout
les êtres. Sept, aux seigneurs nains, grands mineurs et sculpteurs de
la montagne. Et neuf, neuf anneaux furent donnés à la race des hommes,
qui par-dessus tout désiraient le pouvoir..."
En
2001, Peter JACKSON crée l'événement avec La Communauté de l'Anneau.
Dans l'attente du Retour du Roi (prévu pour décembre 03), retour sur
cette énorme production. Les autres opus feront l'objet d'articles ultérieurs.
LA COMMUNAUTÉ DES ACTEURS
Raaah,
le casting ! A mon avis, il s'agit là d'une des plus grandes réussites
du film : chacun des acteurs ou presque est parfait dans son rôle. Commençons
par les acteurs de la Communauté de l'Anneau elle-même.
Peter
JACKSON a exigé que la majorité des acteurs soient anglais. Exception
qui confirme la règle, Elijah WOOD, dans le rôle du jeune Frodon Sacquet.
Paisible hobbit, il portera le fardeau d'emmener l'anneau jusqu'en Mordor,
aidé tout au long de sa quête par Sam Gamegie (Sean ASTIN). Naïf et
timide au début du récit, Frodon côtoiera ensuite l'influence de Sauron,
et, se rapprochant du Mordor, la mort. Deux autres compagnons se joindront
à lui, du moins pour un temps, Pérégrin Touque (ou Pippin, joué par
Billy BOYD) et Mériadoc Brandebouc (ou Merry, joué par Dominic MONAGHAN).
Ils apprendront eux aussi beaucoup dans leurs voyages, devenant de véritables
guerriers. Il s'agit donc là d'une véritable quête initiatique pour
les hobbits.
Instigateur
de la quête de Frodon, Gandalf le Gris (superbe Ian McKELLEN) est un
être mystérieux. Envoyé pour contrer la menace de l'ombre, il soutiendra
le porteur de l'anneau, directement ou non, autant qu'il le pourra.
Trois des compagnons de Frodon se lieront plus tard dans l'aventure
: Aragorn (Viggo MORTENSEN) a l'apparence d'un simple rôdeur, mais en
tant qu'héritier en droite ligne d'Isildur, il peut prétendre au trône
du Gondor. Grand guerrier, chef naturel de la Communauté, il est un
adversaire redoutable pour Sauron. Legolas (Orlando BLOOM) et Gimli
(John RHYS-DAVIES) ne sont pas vraiment faits l'un pour l'autre. Le
premier est un elfe gracieux, excellant à l'arc comme à l'épée, préférant
sa rapidité aux lourdes armures. Le second est un nain… petit (bon allez,
disons-le : disgracieux) mais costaud, balayant les ennemis de son énorme
hâche entre deux bières. Pour ne rien arranger, les nains et les
elfes ont toujours été diamétralement opposés à travers l'histoire.
Pourtant, une solide amitié naîtra de leurs combats communs. A l'intérieur
de la Communauté, Boromir (Sean BEAN) est un peu à part. Valeureux guerrier,
il est le fils de l'intendant du Gondor (Denethor, patientez jusqu'au
prochain opus !). Bien qu'il soit peut-être le meilleur guerrier de
la Communauté, son amour pour son peuple et la faiblesse des hommes
contre le pouvoir de corruption de Sauron le mènera à sa perte, et sonnera
le glas de la Communauté.
Durant
ses aventures, la Communauté rencontrera de nombreux personnages, certains
maléfiques, d'autres appartenant aux peuples libres : Corrompu par Sauron,
Saroumane le Blanc (Christopher LEE en personne) fut autrefois le supérieur
de Gandalf. Il voudrait prendre la place du Seigneur Ténébreux, mais
il n'est qu'un pantin au service du Grand Œil. Elrond (Hugo WEAVING)
et Galadriel (Cate BLANCHETT) dirigent les derniers havres de paix elfique
sur la Terre du Milieu. Enfin, il m'est impossible de clore cette partie
sans parler de la sublime Arwen Undomiel (Liv TYLER), fille d'Elrond
et petite-fille de Galadriel (eh oui !), qui abandonnera l'immortalité
de son peuple pour vivre aux cotés d'Estel, aussi appelé Ellessar, Grand-Pas,
en un mot Aragorn.
UN
MOT SUR LES DÉCORS
Comment
retranscrire toute la beauté de la Terre du Milieu décrite avec tant
de talent par TOLKIEN ? Pour relever ce défi, l'équipe de tournage a
eu la brillante idée de s'établir en Nouvelle-Zélande, terre encore
préservée de la main de l'homme. Chaque scène, chaque plan est servi
par un paysage magnifique, parfois retouché, mais qui donne à tout être
normalement constitué l'envie de prendre le prochain avion. Des collines
verdoyantes de la Comté aux arbres millénaires de la Lothlorien, en
passant par les désolations putrides du Mordor, le film nous fait voyager
dans un monde merveilleux aux confins de nos rêves [ND Pierre, rédac
chef : Nelson sort de son buisson et montre Frames du doigt : "Ha
!"].
LE FILM : LA LÉGENDE ENFIN RÉALITÉ ?
KUBRICK
lui-même avait abandonné le projet de porter un jour l'œuvre de TOLKIEN
sur le grand écran. Peter JACKSON a-t-il réussi son pari, à savoir satisfaire
Phrique et Randemant, les dieux du marketing, tout en évitant
de se faire lyncher par des millions de fans hystériques, sans perdre
le grand public dans des heures d'explications ?
TOLKIEN
a créé un monde incroyablement riche et vivant dans ses œuvres, où chaque
lieu, chaque personnage est lié à une histoire complexe. Encore une
fois, la meilleure solution semble être d'interpréter à sa manière le
monde que l'on tient entre ses mains. C'est ce qu'a fait Peter JACKSON,
comme d'autres l'ont fait avant lui (voir notamment la critique
de X-Men). Les défauts ? Il en existe, mais globalement, le film s'en
sort avec les honneurs. A part peut-être quelque lourdeurs dans la mise
scène pour les non-initiés, l'équipe réunie pour le tournage est telle
que le film réussit le meilleur dans tous les domaines ou presque. Les
effets spéciaux, pour ne citer qu'eux, ne sont pas bons parce qu'ils
sont réussis, mais parce qu'ils semblent vrais. On voit réellement
le monde du professeur TOLKIEN se dérouler devant nous, sans équivoque.
Les armes, les décors, les peuples, les batailles, le film pousse à
son paroxysme tout ce que nous avons pu voir jusque là. Alors d'accord,
le film n'est pas du niveau du livre (là n'était pas le but),
la trilogie n'enverra peut-être pas Star Wars aux oubliettes, mais une
chose est sûre, il marque les esprits et fera date dans l'histoire de
l'héroïc fantasy.
Au
passage, j'ai été surpris de constater la mauvaise foi de certains fans
de TOLKIEN se décrivant comme l'élite (pas besoin de chercher longtemps
sur le web pour en trouver). Ces 'spécialistes' descendent en flèche
le film et ceux qui ont le malheur de le défendre un tant soit peu sont
remis à leur place. En outre on peut lire des truc du style :
"après ma cinquième projection, j'ai remarqué…", ou "dans
le DVD version longue, on peut voir…". Cherchez l'erreur ! A ce
sujet, le film est dix fois meilleur en version longue, et en VOST !
Vous savez ce qu'il vous reste à faire…
L'ATTENTE
DES FANS ET LE RÉSULTAT
Voici
une liste forcément non-exhaustive des déceptions des fans irréductibles
de l'œuvre originale, dont je fais partie (ce qui ne veut pas dire que
je sois d'accord avec tout ce qui suit) au vu des libertés prises
avec l'adaptation cinématographique [ND Pierre : Ouh, je sens
que ça va être super fécond].
-
Des passages entiers sont purement zappés. Exemple : la traversée de
la Vieille Forêt, juste avant l'arrivée à Bree.
-
Au gué de Bruinen, l'elfe Glorfindel est remplacée par Arwen. De plus,
cette dernière déverse une immense crue sur les esprits servants de
l'Anneau, chose dont elle n'est absolument pas capable.
-
Gimli est un nain abruti et grossier. A la liste de ses méfaits : essayer
de détruire le Maître Anneau à la hâche au grand plaisir des gniards
assis dans la salle, faire le guignol dans la Moria en se faisant rattraper
par la barbe, roter en pleine salle d'audience du roi Théoden, jouer
au lancer de nain avec Aragorn, qui se découvre une force surhumaine
(le nain sans son armure doit bien peser 100 kg, et Aragorn le balance
à bout de bras).
-
Dans le même ordre d'idée, le Legolas du film dégomerait une pièce d'or
à 200 pas, la nuit, les yeux bandés, les mains attachées dans le dos,
le tout en chantant Let it be en zoulou. Faut pas pousser (bah
oui, pas en zoulou). Certains fans n'ont toujours pas digéré les scènes
comme le surf sur un bouclier ourouk-hai dans Les Deux Tours. Bon allez,
j'avoue que c'est plutôt cool…
-
Pourquoi Aragorn tombe-t-il de cette satanée falaise dans les Deux Tours
? Et que viennent faire là ces chevaucheurs de Wargs ? Par contre, les
rôdeurs Dunedains du livre sont remplacés par des elfes de la Lothlorien,
qui n'auraient normalement jamais pu arriver à temps au Gouffre de Helm…
-
L'agaçante aura lumineuse qui entoure souvent les elfes…
Bon
allez, il y a quand même des points positifs dans tous ces rajouts :
la scène de combat à main nue chez Théoden, complètement inutile mais
totalement jouissive, la superbe scène de la mort d'Haldir, la mort
de Boromir transformé en porc-épic par Lurtz (mais pourquoi diable ne
pas l'avoir appelé comme dans le livre ?)...
ANECDOTES
EN VRAC
Soyons
fous : pour finir, voici quelques anecdotes en vrac sur le tournage
[ND Pierre : Si vous avez envie de faire pipi, c'est le moment :p].
-
Peter JACKSON lui-même apparaît dans chacun des films, si si regardez
bien : dans les rues de Bree (avec une carotte -?- dans la main), et
durant la bataille du Gouffre (il envoie une lance du haut des remparts).
-
Lors des premières prises de la séquence de saut dans la barque
par Frodon poursuivi par un Nazgùl, Elijah WOOD s'est planté et le cheval
est tombé à l'eau, sans compter Dominic MONAGHAN qui s'est planté quelque
chose dans le pied. Un énorme bout de bois selon lui, un minuscule écharde
selon les autres…
-
L'acteur Sean BEAN n'aime pas monter en hélicoptère et a choisi d'aller
tourner l'une des séquences (la sortie de la Moria) à pied. De l'hélicoptère,
les acteurs ont pu voir un Boromir en costume escalader les rochers
avec tout son équipement…
-
La plupart des acteurs portaient des costumes pour le moins… encombrants.
Aragorn dormait, mangeait bref vivait avec son épée, au point de se
faire arrêter par des flics ! Gimli portait en permanence un assortiment
de hâches, son armure et surtout un très gros maquillage qui lui
empêchait de respirer. Les hobbits avaient droit à des heures de maquillages
pour leurs pieds chaque matin…
-
Avis aux amateurs : Elijah WOOD garde l'Anneau unique ainsi que les
prothèses de Frodon chez lui.
-
John RHYS-DAVIES, qui interprète Gimli le Nain, est l'acteur le plus
grand de la Communauté…
-
Certains illuminés ont fait signer une pétition contre la sortie des
Deux Tours, à cause de l'allusion au 11 septembre… Le livre est un poil
plus vieux que ça, les gars…
Joscelin
Bollut
Fiche
technique
-
Titre original : The Lord of the Rings - the fellowship of the ring.
- Origine : Etats-Unis - Couleurs - 2 h 45 mn.
- Date de sortie France : 19 décembre
2001.
- Production : Peter JACKSON, Barrie M.
OSBORNE, Tim SANDERS et Frances WALSH.
- Réalisateur : Peter JACKSON.
- Scénario : Peter JACKSON, Frances WALSH
et Philippa BOYENS.
- Casting : Elijah WOOD (Frodon Sacquet),
Ian McKELLEN (Gandalf), Viggo MORTENSEN (Aragorn), Christopher LEE (Saroumane),
Sean ASTIN (Sam), Dominic MONAGHAN (Merry), Billy BOYD (Pippin), Orlando
BLOOM (Legolas), John RHYS-DAVIES (Gimli), Sean BEAN (Boromir), Ian
HOLM (Bilbon)...
- Musique : Howard SHORE et Enya.
- Box-Office France : 6.853.286 entrées.
- Sortie DVD : 7 août 2002 / édition
Collector le 13 novembre 2002.
- Lien
Internet : http://www.leseigneurdesanneaux.com
|
|
|
|
"Le
film n'est pas du niveau du livre, mais une chose est sûre, il marque
les esprits et fera date dans l'histoire de l'héroïc fantasy"
|