Sheitan La
frayeur ne fonctionnant malheureusement pas autant qu’elle le
devrait dans ce type de film, et le scénario ne brillant pas
par sa fraîcheur, d’où provient donc le sentiment
d’originalité qui naît en visionnant Sheitan ? Sans
doute du traitement, non pas grâce à la mise en scène,
mais au travers du jeu des acteurs. En effet, les personnages principaux,
incarnés par la troupe de Kourtrajmé, sont des représentants
de jeunes des cités, avec leurs expressions et leur humour, qui
confèrent aux dialogues et à certaines situations une
singularité bienvenue. Cette jeunesse des villes confrontée
à la population fermée d’un village de cambrousse
offre un contraste d’autant plus réussi que le melting-pot
culturel urbain s’oppose grandement au cousinage déplorable
de villageois aux visages déformés et aux pensées
simplistes. Avec ces derniers naîtront de curieux jeux à
tendance sexuelle dans le plan d’eau de la grotte du village,
un repas où règnera l’attitude franchouillarde de
Joseph, ou encore des jeux imbéciles des enfants du village mettant
en scène des situations effrayantes dans la maison adressées
aux invités -comme les sauterelles cachées dans le lit
d’une des chambres, évoquant la Bible. Le seul véritable bémol de Sheitan, mis à part le manque de frayeur suscitée chez le spectateur, est le choix de Vincent CASSEL pour le rôle déterminant de Joseph, l’étrange gardien de cette maison glauque, qui aurait dû être incarné par un acteur au visage aussi déformé que les autres habitants du village, au lieu d’être joué par une célébrité visiblement grimée. Producteur du film, CASSEL revêt ce rôle pour attirer le maximum de spectateurs en salles et faire vivre le long métrage. Un film qui souffre finalement de sa propre condition d’existence. Guillaume Briquet Fiche technique -
Origine : France - Couleurs - 1 h 34 mn. Interdit aux moins de
16 ans. |
"Une réalisation classique mais efficace, qui fait hésiter le spectateur longtemps sur le genre du film, entre fantastique et thriller horrifique" |
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