X-Men A
mon sens, le plus complexe dans cette adaptation fut de "coller" au
comic-book tout en restant relativement crédible. Difficile à tenir
lorsque Serval se balade en combinaison jaune, et que Dents-de-sabre
fait dans les 3 mètres de haut… Bien souvent, la meilleure solution
(Bryan SINGER l'a remarquablement compris) est de changer radicalement
le scénario, ainsi que l'apparence des personnages, et en ne gardant
que -ou presque- ce qui fait tout le succès d'un bon vieux comics
: l'ambiance générale. Après tout, ce qui plaît dans les X-Men, c'est
avant tout la perspective de mutants vivant dans notre société, essayant
de s'intégrer tant bien que mal (oui, bon, les combats c'est sympa aussi
!). Ainsi plus récemment, Peter JACKSON a su faire du Seigneur des Anneaux
un excellent film tout en restant fidèle à l'esprit, sans pour autant
se priver de couper les ¾ de l'histoire… Et ça marche ! Selon Bryan
SINGER lui-même : "Mon approche à toujours été : comment aimerais-je
qu'un réalisateur tourne mon univers préféré ? J'aimerais simplement
qu'il le prenne au sérieux. Comme tout film sérieux de science-fiction".
Ainsi, dans X-Men, les effets spéciaux ont beau être très présents,
on n'y voit que du feu et ils s'inscrivent parfaitement à l'écran, sans
débauche inutile. Les costumes eux aussi sont très sobres, noirs, avec
juste le petit 'X' des X-Men… - Malicia est une adolescente en fugue : depuis peu, elle absorbe l'essence vitale de tous ceux qu'elle touche… Le fait qu'elle soit mal dans sa peau et seule au monde la rapprochera de Serval. - Wolverine (ou Serval), est particulièrement mis en avant, sans doute à cause de son coté cynique et détaché. Amnésique, sa capacité à se cicatriser en quelques secondes a amené certains scientifiques à remplacer son squelette entier par de l'adamantium. Il peut depuis sortir de redoutables griffes de ses mains… On peut regretter qu'il soit à la fois plus jeune et moins costaud que celui de la série. A la fois le personnage le moins proche de l'original et le plus réussi. - Cyclope est condamné à fermer les paupières s'il ne veut pas blesser son entourage : de ses yeux sortent des rayons d'énergie pure. Ses lunettes lui permettent de pallier ce handicap en stoppant les rayons. - Le docteur Jean Grey, l'amie de Cyclope, peut déplacer les objets par la seule force de la pensée… On peut regretter que son rôle soit mis au second plan, ses pouvoirs n'étant pas aussi spectaculaire que ceux des autres protagonistes. - Tornade, mutante capable de commander au temps, est l'une des plus anciennes X-Men. Plus jeune et plus faible dans le film de Brian SINGER, elle joue un rôle d'éducatrice pour les jeunes mutants. - Magneto fut l'ami du professeur Xavier, avant devenir une menace pour l'humanité : pour lui, les mutants doivent dominer le monde. Les objets fait de métal sont sous son contrôle absolu. - Dents-de-Sabre est un puissant mutant à la taille impressionnante, capable de déraciner des arbres à bout de bras, ou de faire des bonds énormes. C'est l'équivalant mauvais de Serval. - Le Crapaud, mutant rallié à Magneto est aussi insaisissable qu'agile, sans oublier sa langue énorme et sa bave plus collante que de la glue… - Mystique est la compagne de Magneto (du moins leurs rapports sont ambigus dans le film). Si son pouvoir s'arrêtait à sa capacité à prendre l'apparence de ses infortunés adversaires, elle serait déjà redoutable. Mais elle est également une adepte du combat au corps à corps, qu'elle maîtrise parfaitement. -
Le Sénateur Kelly veut la destruction des mutants, d'une manière
ou d'une autre. Pour lui, tous sont une menace pour l'humanité. Et sa
lutte un tremplin pour sa carrière… Oui ! De bout en bout, le film étonne, éblouit, et n'a de cesse d'intriguer le spectateur jusqu'au dénouement final. Il est plus qu'étonnant qu'un si jeune réalisateur réussisse un film aussi difficile à mettre en défaut [ND Pierre, rédac chef : Euh... Le premier film de Singer, Usual Suspects, est pas mal non plus. Et Orson Welles a réalisé Citizen Kane à 26 ans...]. Tout d'abord, l'épreuve du casting s'avérait ardue. Mais ce dernier se révèle être l'un des plus gros atouts du film : en effet, les acteurs sont des "têtes qui vous diront quelque chose", mais ne sont pas les stars qu'on pouvait attendre (quoique Halle BERRY et Hugh JACKMAN par exemple aient désormais acquis un certain statut). Certains sont des choix surprenants, mais se révèlent efficaces (Patrick STEWART alias "Capitaine Picard" de Star Trek, Sir Ian Mc KELLEN…). L'autre épineux problème auquel Bryan SINGER était confronté est celui du scénario. Car comment résumer l'univers des X-Men en 1 h 40 ? Là encore, le réalisateur relève le défi avec brio : le scénario condense la rivalité X-Men/mauvais mutants, le thème du racisme cher à Stan LEE (créateur de nos héros, je vous le rappelle), l'ancienne amitié du professeur X et de Magneto, les rivalités au sein du groupe… Bien que cela n'ait été mentionné nulle part, bien des éléments du scénario (le sénateur, les mutant persécutés, Magneto rêvant d'un monde fait pour les mutants ou bien les ennemis des X-Men devenant eux-mêmes mutants…) sont sans doute empruntés à un épisode de 1984 : "Dieu Crée, l'Homme Détruit".
Passée la préparation du film, il restait à rendre tout ce beau monde crédible à l'écran, et là… certains passages (les scènes de transformations, de vol, certains combats…) laissent difficilement de la place au jeu d'acteur. Laissons l'intéressé s'expliquer : "Il s'agit toujours d'interprétation, et quelle que soit l'extravagance des costumes, il faut quand même expliquer à Ian Mc KELLEN, suspendu par des câbles : 'Il faut que ce soit réel, naturel. Tu dois être réel'. Et il vous regarde et vous dit : 'Bon, d'accord, on recommence…'". Là
encore, malgré certaines scènes un peu convenues (comme les blagues
graveleuses de Serval…) l'ensemble passe bien, et on est certain de
ne pas regarder le dernier VAN DAMME. Eh
oui, car j'ai beau avoir un certain attachement pour cette bonne vieille
production de derrière les fagots, elle n'est pas exempte de tout défaut…
Ou plutôt de regrets : par exemple, même si Serval est carrément
jouissif à l'écran, on aurait préféré une interprétation
faisant plus ressortir le coté bestial et vieux bricard du personnage.
On regrette également que les "gentils" soient aussi niais, après tout,
ils sont censés être les plus forts, les plus malins… Pourtant ils passent
la moitié du film à se faire avoir par le trio des méchants sous la
coupe de Magneto (et encore, ils ne sont souvent que deux !). Quand
arrive le dénouement, on a le sentiment que la victoire des X-Men est
due à la chance… Enfin, beaucoup regretteront l'absence de Colossus,
Diablo, Angel… Ce qui m'amène à vous parler d'une éventuelle suite [ND
Pierre : X-Men 2 est tout à fait confirmé. En cours de
tournage, il sortira à l'été 2003]. Lorsqu'on lui
parle des protagonistes de la prochaine mouture, voici ce que répond
Bryan SINGER : "Je ne peux pas vous assurer que Les Sentinelles ou
Dark Phoenix seront dans le film, mais merci de poser la question !" Que dire de plus ? Bryan SINGER a su relever le défi qui lui était lancé avec une grande aisance, et nous pond cette excellente adaptation des super héros les plus populaires de la planète… Pour continuer dans la lancée, à l'heure où vous lisez ces lignes, Spider-Man tisse sa toile sous la caméra inspirée de Sam RAIMI. L'objet d'une future critique sur Frames ! Joscelin
Bollut |
"De bout en bout, le film étonne, éblouit, et n'a de cesse d'intriguer le spectateur..."
"Même
si Serval est carrément jouissif à l'écran, on
aurait préféré une interprétation faisant plus ressortir le coté bestial
et vieux bricard du personnage..." |
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