Sommaire

Anthologie des films mi-animation / mi-live
1ère partie -
les productions Disney

Le spectateur-lambda voit en Qui veut la Peau de Roger Rabbit une petite révolution cinématographique. Cette introduction de personnages animés dans un univers live habité de personnes bien en chair et en os, voilà qui ne manque assurément pas d'intriguer et de séduire.

Pourtant, Roger Rabbit n'est pas la première tentative dans le domaine, loin s'en faut. A ses débuts le grand Walt Disney s'en faisait même une spécialité (comme nous allons le retracer avec la première partie de ce dossier), et si depuis une petite décennie nul studio n'a vraiment pris le risque de réintroduire le genre sur grand écran -de le renouveler ?-, les réussites furent légion. Genre hybride dorénavant interlope, le mélange de saynètes animées à des séquences live (et vice-versa) participe grandement à une féérie cinématographique que n'aurait pas reniée un certain Méliès.


PREMIÈRES INCURSIONS TIMIDES

Déjà dans le Fantasia original de 1940, un Mickey animé tout droit échappé de l'Apprenti Sorcier venait serrer la main de Leopold STOKOWSKI en personne. Puis avec le deuxième opus et un passage symbolique vers l'an 2000, un clin d'œil similaire était réalisé dans Fantasia 2000 avec James LEVINE. Mais soixante années séparent les deux images, soixante années durant lesquelles un certain nombre de productions Disney utilisant des prises de vue réelles mêlées à de l'animation ont vu le jour. Revue de détails.

Avant d'entrer véritablement dans le vif du sujet, faisons une évidente constatation : tous les films ou presque usant de cette technique particulière sont des comédies musicales. Il est vrai dans le cas des productions Disney qu'il s'agit là d'une tradition désormais séculaire, mais là où c'est remarquable, c'est que dans la grande majorité des cas, une nomination à l'Oscar de la meilleure Chanson originale ou de la meilleure Musique de film est à la clef ! Lorsque ce n'est pas une pluie de récompenses, qu'il s'agisse de Mélodie du Sud, Mary Poppins ou Qui veut la peau de Roger Rabbit.


Le Dragon Récalcitrant

Tout premier film des studios Disney tourné en prises de vues réelles, et également tout premier film du studio à mélanger séquences live à de l'animation. On pourrait presque qualifier ce film de long spot promotionnel destiné à faire connaître l'envers du décor de la fabrication d'un film. Cet aspect est assumé puisque Le Dragon Récalcitrant, tourné entre Fantasia et Dumbo, avait pour but de répondre aux interrogations des spectateurs. C'est donc une œuvre importante pour tout disneyphile digne de ce nom, mais pas un film incontournable en soi (scénario ténu).

Titre original : The Reluctant Dragon.

Dates de sortie :
USA : 20 juin 1941 / France : NC.

Long métrage composé de :
Casey Jr. (issu de Dumbo), Old MacDonald Duck, How To Ride A Horse et The Reluctant Dragon.

Réalisateurs :
Animation : Hamilton LUSKE /
Scènes live : Alfred L. WERKER.

Synopsis :
L'humoriste Robert BENCHLEY visite le Studio Disney pour tenter de vendre à Walt une idée de film d'animation : l'histoire d'un dragon récalcitrant. Ayant échappé à un jeune guide du studio, il traverse divers départements décortiquant le processus de réalisation d'un film d'animation : la classe d'art, les effets sonores, la caméra multiplane, l'atelier peinture, la session de storyboard pour le court-métrage Baby Weems et une projection avant-première du court-métrage de Dingo (How to Ride a Horse). Il arrive finalement à trouver Walt dans une salle de projection proposant... Le Dragon Récalcitrant !

Infos + :
Aussi sorti en France sous le nom du Dragon Hésitant.

Disponibilité DVD :
depuis le 3 décembre 2002 en Zone 1 dans la collection Walt Disney Treasures (titre Les Coulisses des Studios Disney). Pas prévu en Zone 2 France dans l'immédiat.


Saludos Amigos



Sixième long métrage du studio considéré comme un Grand Classique, Saludos Amigos reste pourtant méconnu et il est vrai qu'il ne brille pas par sa réalisation. Constitué de quatre courts-métrages liés par des documentaires en prises de vues réelles, le film marquait le début d'une période de disette pour le studio. Guerre et récession économique obligent, Disney n'avait pas de quoi réunir suffisamment d'argent pour réaliser un vrai long métrage 'inédit'. Afin de continuer à faire vivre les animateurs, le studio réalisa donc une série de films fourre-tout, présentés comme des anthologies de courts-métrages. Saludos Amigos fut ainsi le premier d'une série de deux films sur l'Amérique Latine, et il est de plus très court avec à peine 42 minutes de bobines ! Si l'on y croise Walt Disney en personne (il était aussi dans Le Dragon Récalcitrant mais ce dernier n'est pas considéré dans un Grand Classique), il faut bien avouer que les courts-métrages inclus n'ont que peu d'intérêt. Toutefois le mélange personnages live / animés ne démérite pas, et cette technique qui demande de l'adresse pour paraître crédible à l'écran est déjà bien maîtrisée.

Dates de sortie : USA : 6 février 1943 (première à Rio de Janeiro le 24 août 1942) / France : NC.

Long métrage composé de : Lake Titicaca, Pedro, El Gaucho Coofy et Aquarela do Brasil.

Réalisateurs :
Norman FERGUSON, Wilfred JACKSON, Jack KINNEY, Hamilton LUSKE et Bill ROBERTS.

Synopsis :
Le voyage d'un groupe d’artistes des studios Disney, dont Walt Disney himself, prend l’avion pour un voyage d’agrément en Amérique du Sud. Sur le lac Titicaca, ils rencontrent un autre touriste américain : Donald Duck, en costume local. L’équipe arrive ensuite au Chili où les dessinateurs, se passionnant pour l’aérodrome d’où partent des vols de l’aéropostale, imaginent l’histoire de Pedro, petit avion qui veut suivre les traces de son père. Puis dans la pampa, les artistes imaginent le folklore que susciterait un cowboy parmi ces gauchos (le malheureux Goofy en fait les frais). Enfin l’équipe se rend à Rio où le Carnaval bat son plein. Le thème musical inspire les dessinateurs qui créent José Carioca, un oiseau tropical multicolore, qui après avoir fait faire à Donald un tour rapide du Continent, lui enseigne la samba, puis l’entraîne dans la frénésie de la fête.

Infos + :
Film nominé à l'Oscar du meilleur Son, de la meilleure Musique de film et de la meilleure Chanson originale (Saludos Amigos) - A l'occasion de la sortie en DVD, la scène où l'on voyait Dingo fumer une cigarette a été retouchée. Puritanisme, quand tu nous tiens...

Disponibilité DVD : depuis le 2 mai 2000 en Zone 1, avec en supplément une featurette intitulée South of the Border with Disney. Prévu prochainement en Zone 2 France.


Les Trois Caballeros



Les Trois Caballeros clôt donc la série des deux films constitués de courts-métrages s'intéressant à l'Amérique Latine (officieusement le studio aurait été mandaté pour faire ces courts afin d'entretenir de bonnes relations avec les pays d'Amérique du Sud pendant la Seconde Guerre Mondiale). Ce septième long métrage du studio est vraiment exceptionnel à plus d'un titre et gagnerait à être davantage connu. D'abord pour son incroyable modernité : le mélange acteurs live / persos animés est très abouti, avec un humour dévastateur aussi bien du côté des toons que de celui des latinos en chair et en os. Il faut surtout ajouter à cela un graphisme jamais vu jusqu'alors, avec notamment une gamme de couleurs psychédéliques. Clairement, le film était en avance d'au moins 25 ans sur son temps ! D'autre part, il est d'une irrévérence jubilatoire, et se moque de la pudibonderie alors ambiante (et revenue ces dernières années en force). Ainsi Donald court parmi de jolies jeunes filles live en maillots de bain, ce qui pour l'époque (immédiate après-guerre) est absolument scandaleux. Les critiques ne se sont d'ailleurs pas gênées pour égratigner le long métrage à sa sortie, comme ils l'avaient fait quelques années auparavant pour le somptueux Fantasia. Ce dernier a été 'réhabilité' quelques décennies plus tard, et les Trois Caballeros mériterait assurément le même traitement. Un film déjanté à (re)voir absolument.

Titre original : The Three Caballeros.

Dates de sortie :
USA :
3 février 1945 (première à Mexico le 21 décembre 1944) / France : 1945.

Long métrage composé de :
Aves Raras, The Flying Gauchito, Baia, Aurora Miranda-The Singing Vendor, The Three Caballeros, Las Posadas, Mexico, Acapulco Beach, You Belong To My Heart et Carmen Molina-The Jesusita Dance.

Réalisateurs :
Jack KINNEY et Bill ROBERTS.

Synopsis :
Donald Duck célèbre son aniversaire à travers plusieurs courts-métrages d'animation. Ses amis d'Amérique Latine lui envoient un gros cadeau avec trois petits à l'intérieur. Le premier offre un projecteur de film et des bobines qu'il visionne. Le second offre un livre sur le Brésil à l'intérieur duquel il trouve son ami José Carioca, qui lui dépeint la beauté de son pays. Avouant n'y être jamais allé, José frappe Donald avec une masse pour le rapetisser. Miniaturisé, Donald peut entrer dans le livre. Une fois ressorti, la bande-son dans laquelle il s'est empêtré devient si folle qu'elle explose, libérant un nouveau visiteur : Panchito, un coq mexicain qui conduit José et Donald dans son pays dont ils découvrent les coutumes et l'histoire. Ils sont notamment initiés à la tauromachie avec un taureau de bois dans lequel ils doivent piquer telles des banderilles des fusées de feu d'artifice. Donald déclenche une énorme explosion qui donne naissance à un somptueux feu d'artifice final.

Infos + :
Film nominé à l'Oscar de la meilleure Musique de film et de la meilleure Prise de Son.

Disponibilité DVD : depuis le 2 mai 2000 en Zone 1 (Français Dolby Digital 2.0 Mono), avec en supplément deux courts-métrages avec Donald (Pueblo Pluto -1949- et Don's Fountain of Youth -1953). Prévu prochainement en Zone 2 France.


Mélodie du Sud

Beaucoup plus ambitieux que Le Dragon Récalcitrant, Mélodie du Sud est une œuvre bigarrée où les prises de vues réelles somme toute banales se mélangent à d'agréables séquences animées tout à fait brillantes, mais avec le recul tout cela a pris un méchant coup de vieux (le scénario reste cependant plaisant à suivre). Le film pose surtout les bases de longs métrages postérieurs dans une veine plus réaliste (Mary Poppins ou l'Apprentie Sorcière). L'identification du jeune spectateur est immédiate, et c'est une vraie comédie musicale féérique qui n'a pour but que d'enchanter des générations de bambins. Toutefois aujourd'hui le long métrage est interdit outre-Atlantique (les droits étant centralisés là-bas toute exploitation est donc bloquée) et le studio Disney l'a officiellement renié, en raison d'un soi-disant racisme latent. Il n'y a absolument rien de choquant puisque le film, aux frontières du genre historique, se situe dans sud des États-Unis avant qu'ait eu lieu la guerre de Sécession. A l'instar d'Autant en Emporte le Vent, Mélodie du Sud souffre donc de préjugés antisémites, le monde à l'envers puisque les critiques déclarant cela sont les plus intolérantes, en souhaitant voir le mal là où il n'existe pas... Là encore, une réhabilitation serait la bienvenue, mais ne semble pas à l'ordre du jour !

Titre original : Song of the South.

Dates de sortie :
USA :
2 novembre 1946 / France : décembre 1949.

Réalisateurs :
Harve FOSTER et Wilfred JACKSON.

Synopsis :
Les parents de Johnny sont séparés à cause des obligations récurrentes de son père. Il vient donc s'installer avec sa mère dans la plantation de sa grand-mère. Sa seule attraction durant ces longues journées est d'écouter les histoires d'Oncle Rémus, le vieux esclave dévoué. Ces histoires parlent de Monsieur Lapin qui essaye d'échapper aux pièges incessants de Monsieur Renard et Monsieur Ours. Et Oncle Rémus sait les raconter pour mettre en avant les morales qui font grandir Johnny

Infos + :
Film récompensé de l'Oscar 1948 de la meilleure Chanson originale
(Zip A Dee Doo Dah), et nominé à l'Oscar de la meilleure Musique de film.

Disponibilité DVD :
nulle part. Censuré aux USA en raison de soi-disants propos racistes dans le film.


Coquin de Printemps



Neuvième long métrage du studio (dixième dans la liste officielle des Grands Classiques, eh oui faut s'y retrouver), Coquin de Printemps est composé de deux moyens-métrages originellement produits bien distinctement, mais le studio traversant encore une période de vaches maigres, il fut décidé de réunir les deux en un seul et même long métrage... Ce film fait donc partie de ces œuvres fourre-tout : pourtant force est d'avouer que les deux segments offrent de purs moments de poésie féérique. Le sympathique grillon Jiminy Cricket occupe le statut très envié de conteur, en servant de lien entre les deux histoires narrées. Globalement ce Coquin de Printemps ne laisse pas un souvenir impérissable mais l'aventure est au rendez-vous. Film et images animées s'entremêlent joyeusement au travers de mélodies très entraînantes. Il s'agit également du seul film où sont réunis les quatre figures-phares du studio à l'époque (Mickey, Donald, Dingo et Jiminy Cricket), ce qui ne manquera pas de ravir les plus jeunes spectateurs. Un film tout sauf prétentieux, et une curiosité assurément charmante.

Titre original : Fun and Fancy Free.

Dates de sortie :
USA :
27 septembre 1947 / France : mars 1950.

Réalisateurs :
William MORGAN, Bill ROBERTS, Clyde GERONIMI et Jack KINNEY.

Synopsis :
Jiminy Cricket s'improvise conteur et nous narre deux histoires. La première, Bongo Roi du Cirque, met en scène un ourson qui en a assez de jouer les acrobates et décide de retourner dans la forêt... Dans la deuxième, Mickey et le Haricot Magique, une harpe chantante apporte prospérité à tous les habitants d'une paisible vallée, mais lorsque le précieux instrument tombe dans les mains de Willie le géant, Mickey, Donald et Dingo se doivent d'agir.

Infos + :
C'est la dernière fois que Walt DISNEY lui-même s'occupera de doubler la voix de Mickey.

Disponibilité DVD :
depuis le 20 juin 2000 en Zone 1 (Français Dolby Digital 1.0), avec en suuplément une featurette intitulée The Story Behind Fun and Fancy Free, une histoire à lire (Mickey and the Beanstalk) et un jeu interactif. Prévu prochainement en Zone 2 France.


Danny le petit mouton noir

Avec Danny le petit mouton noir, l'un des films préférés de Walt (sans doute parce qu'il retranscrit de manière assez fidèle sa propre enfance), le studio entamait sa production de films à prises de vues réelles qui firent fureur dans les années 50 : l'Île au Trésor, 20.000 Lieux sous les mers, etc. Le long métrage contient de fait moins de séquences d'animation que par le passé, mais celles-ci restent charmantes et gentiment désuettes. Empreint de nostalgie de bout en bout, cet agréable conte est aujourd'hui complètement tombé dans l'oubli. Mais pour goûter pleinement à la magie du mélange live/animation, on lui préfèrera Mélodie du Sud, de deux ans son aîné, avec une histoire plus captivante (toutes proportions gardées).

Titre original : So Dear To My Heart.

Dates de sortie :
USA :
19 janvier 1949 / France : NC.

Réalisateur :
Harold D. SCHUSTER.

Synopsis :
Danny, petit mouton noir rejeté de tous, est adopté par Jeremiah, un jeune garçon. En le dessinant Danny ainsi que d'autres animaux sur son cahier de brouillon, Jeremiah rêve de gagner le premier prix au concours local. Mais soudain, comme par magie, les personnages dessinés prennent vie...

Infos + : Film nominé à l'Oscar de la meilleure Chanson (Lavender Blue).

Disponibilité DVD : depuis le 5 juin 2001 en Zone 1 dans la Gold collection (Français Dolby Digital 2.0 Stéréo), avec en supplément des scènes coupées, une introduction de Walt DISNEY, une histoire à lire et deux courts-métrages (Brave engineer animated -1950- et Out of scale -1951). Prévu prochainement en Zone 2 France.


Babes in Toyland

Toute première comédie musicale pour la firme, mais le premier essai ne se transforme pas en coup de maître (personnages auxquels on ne s'attache pas, méchant grotesque)... Toutefois Babes in Toyland reste le précurseur de films plus ambitieux (et réussis) tel que Mary Poppins. L'aspect le plus brillant de ce long métrage repose sur les effets spéciaux, puisqu'il combine stop motion (animation image par image) et animation traditionnelle. Donc, toute considération artistique mise à part, le film reste une date dans le genre hybride animation-live.

Dates de sortie : USA : 14 décembre 1961 / France : NC.

Réalisateur : Jack DONOHUE.

Synopsis :
Tom et Mary s'apprêtent à organiser leur mariage. Mais le vil Barnaby, sachant que Mary va hériter d'une somme d'argent très importante, fait kidnapper Tom et le jette dans l'océan. Il vole également les moutons de Mary, seul support financier pour elle et sa famille. Juste au moment où Mary est forcée d'épouser Barnaby, Tom réapparaît, arrête le mariage et aide Mary et les enfants à retrouver les moutons. Leur recherche les conduit à la Forêt de Non-Retour puis au Pays des Jouets, avec à leur trousse Barnaby et ses deux sbires...

Infos + :
Film nominé à l'Oscar de la meilleure Musique et des meilleurs Costumes.

Disponibilité DVD :
depuis le 3 septembre 2002 en Zone 1. Pas prévu en Zone 2 France dans l'immédiat.


Mary Poppins

Inutile de tergiverser : en plus d'être un chef-d'œuvre sur le plan formel (scénario charmant, personnages attachants, chansons entraînantes), Mary Poppins représente la quintessence dans le domaine de l'animation combinée à des images live... jusqu'à Roger Rabbit. Hymne à la bonne humeur, cette comédie musicale intemporelle fut un véritable phénomène de société lors de sa sortie, dans la lignée du Magicien d'Oz. Un classique qu'il vous connaître impérativement, si ce n'est déjà le cas. Tout bonnement supercalifragilisticexpialidocious !

Dates de sortie : USA : 27 août 1964 / France : 1er octobre 1965.

Réalisateur : Robert STEVENSON.

Synopsis :
Rien ne va plus dans la famille Banks : la nurse vient de donner sa démission. Et ni Mr. Banks, banquier affairé, ni son épouse, suffragette active, ne peuvent s'occuper des enfants Jane et Michaël. Ceux-ci passent une annonce tout à fait fantaisiste pour trouver une nouvelle nurse. C'est Mary Poppins qui répond et apparaît dès le lendemain, portée par le vent d'est. Elle entraîne aussitôt les enfants dans son univers merveilleux...

Infos + :
Film multi-récompensé ! De l'Oscar 1965 de la meilleure Actrice (Julie ANDREWS), des meilleurs Effets Spéciaux, de la meilleur Chanson originale (Chim Chim Cher-ee), de la meilleure Musique originale et du meilleur Montage ; récompensé du Golden Globe 1965 de la meilleure Actrice dans une comédie musicale (Julie ANDREWS) ; et multiples prix aux BAFTA, Grammy, Laurel Awards... Egalement nominé à l'Oscar du meilleur Scénario, des meilleurs Costumes, des meilleurs Sons, du meilleur Réalisateur et du meilleur Film !

Disponibilité DVD : depuis le 5 juillet 2000 en Zone 1 dans la Gold collection (Français Dolby Digital 2.0 Mono). Depuis le 15 octobre 2002 en Zone 2, avec Français et Anglais DD 5.1 et Français DTS. Suppléments :
making of de Mary Poppins, Première mondiale à Hollywood, jeu et karaokés...


L
'Apprentie Sorcière

Bien que souffrant de la comparaison avec Mary Poppins (tous deux comédies musicales, avec chansons écrites par les frères SHERMAN et réalisées par Robert STEVENSON), l'Apprentie Sorcière reste suffisamment éloigné au niveau de l'esprit, pour mériter un traitement en tant que tel. Le scénario est inattendu et les rebondissements multiples, et la séquence finale du match est si hilarante qu'elle mérite à elle seule le détour ! Notons pour faire taire les mauvaises langues que ce film se base sur le livre de Mary NORTON, dont les droits avaient été achetés par Disney bien avant ceux du roman Mary Poppins... Un enchantement ultra-kitsch mais hautement réjouissant, avec des personnages attachants et des saynètes musicales frôlant le surréalisme. Seul regret, la version française que nous connaissons est amputée de 17 minutes, avec notamment la chanson A step in the right direction que seuls les anglophones peuvent apprécier. Un manque cruel dans l'Histoire du cinéma ? Seuls les disneyphiles convaincus sauront y répondre...

Titre original : Bedknobs and Broomsticks.

Dates de sortie : USA :
7 octobre 1971 / France : octobre 1972.

Réalisateur : Robert STEVENSON.

Synopsis :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un petit village situé au sud de l'Angleterre accueille des enfants, ainsi à l'abri des bombardements. Charlie, Carrie et Paul sont placés chez Eglantine Price, de prime abord assez distante avec ces intrus, mais qui finit par s'attacher à eux. Elle leur avoue qu'elle est apprentie sorcière, et suit depuis plusieurs mois les cours par correspondance de l'éminent professeur Emelius Browne. Mais à cause de la guerre, les cours sont interrompus au moment où elle allait apprendre la formule permettant de rendre vivants les objets inanimés. A bord de son lit, elle s'envole pour Londres avec ses trois protégés, afin de demander des comptes à Emelius. Ce dernier s'avère être un charlatan...

Infos + :
Film récompensé de l'Oscar 1972 des meilleurs Effets Spéciaux, nominé à l'Oscar de la meilleures Chanson originale, de la meilleure Musique de film, des meilleurs Décors, et des meilleurs Costumes, et nominé pour le Golden Globe de la meilleure Actrice dans une comédie musicale (Angela LANSBURY).

Disponibilité DVD :
depuis le 20 mars 2001 en Zone 1 dans la Gold collection (sous-titres Français).


Peter et Elliott le dragon



Difficile de juger objectivement Peter et Elliott le dragon. Jeune la magie fonctionne et l'on se laisse prendre à cette touchante histoire sans sourciller, mais difficile avec le recul de ne pas trouver tout cela très suranné, pour ne pas dire ringardissime. Le mélange animation/prises de vue réelles reste toutefois très convaincant, avec un nouveau bond en avant après la réussite Mary Poppins. Le contexte post-production de ce film reste cependant obscur, Disney présentant différentes versions au fil des années. Tantôt de 134 minutes (la version originale), tantôt de 121 mn (sortie planétaire), tantôt 105 mn (pour la sortie vidéo), puis 128 mn (lors de la ressortie salles) et 104 mn (ressortie ciné de 84), pour une diffusion télévisée d'une durée de 92 mn. Si ça n'est pas aussi inexplicable que le Triangle des Bermudes, ça y ressemble fortement. Le film reste en tous cas une curiosité bien désuette.

Titre original : Pete's Dragon.

Dates de sortie :
USA :
3 novembre 1977 / France : NC.

Réalisateur :
Don CHAFFEY.

Synopsis :
Au début du XXème siècle dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, Peter, un jeune orphelin enfui de sa famille adoptive, déclenche à son arrivée d'étranges événements causés par son compagnon Elliott, dragon doué d'invisibilité. Celui-ci est aperçu par Lampie, qui témoignera de sa vision, mais sera peu pris au sérieux en raison de son penchant pour l'alcool...

Infos + :
Film nominé à l'Oscar de la meilleure Chanson originale (Candle on the Water) et de la meilleure Musique.

Disponibilité DVD : depuis le 16 janvier 2001 en Zone 1 dans la Gold Collection, avec format respecté ET version longue ! (sous-titres Français), avec en supplément un court-métrage avec Donald (Lighthouse Keeping -1946), une featurette Mam, Monsters and Mysteries, une histoire à lire et une galerie d'images. Depuis le 24 juin 1999 en Zone 2, version tronquée d'une 1/2 heure et format recadré (Français Mono). Réédition correcte prévue prochainement.


Tron

Premier film utilisant l'imagerie de synthèse en guise d'animation, Tron est LE précurseur dans le domaine, indiscutablement à l'origine de Toy Story et autres Matrix. De la science-fiction un peu kitsch mais avant-gardiste, qui reste à voir pour ce qu'elle est : une prouesse technique (pour l'époque) absolument hallucinante, et un grand clin d'œil au monde des informaticiens/programmeurs. Un long métrage à la réputation sans doute surfaite, mais le scénario reste très sympathique et la course de motos virtuelles toujours aussi excitante. Une œuvre fondatrice, l'esquisse d'un genre en pleine expansion les décennies suivantes.

Dates de sortie : USA : 9 juillet 1982 / France : 8 décembre 1982.

Réalisateur :
Steven LISBERGER.

Synopsis :
Un jeune et génial concepteur de jeux vidéo se fait pirater son logiciel par son ex-employeur. Il va tout tenter pour récupérer son bien.

Infos + :
Film nominé à l'Oscar des meilleurs Costumes et meilleurs Sons.

Disponibilité DVD : depuis le 19 mai 1998 (édition light) et le 15 janvier 2002 (édition Collector 20ème anniversaire) en Zone 1 (Français DD 4.0). Depuis le 29 août 2002 (édition Collector) en Zone 2 (Français et Anglais DD 5.1 et Français DTS). Une tonne de suppléments indispensables : commentaire audio, docs sur le Développement, le Storyboard, l'Imagerie numérique, la Conception graphique, la Musique, des Scènes coupées, la Promotion...


Qui veut la peau de Roger Rabbit

Une date essentielle dans le genre qui nous intéresse ici, et peut-être même bien une date essentielle dans l'Histoire du 7ème Art tout court. Ultra-fluide, l'animation va de pair avec une réalisation non moins excellente. La combinaison toons/acteurs live est parfaite, le long métrage jouant sur un amusant paradoxe (une technique moderne très aboutie au service d'un hommage au polar, genre ultra-rétro). Succès-monstre dans tous les pays du Monde, le film a également contribué à une ouverture plus large du genre dessin animé vers le grand public, voire aux adultes tout court (Baby Herman, obsédé et grossier), et a permis aux studios Disney de mettre en chantier la Petite sirène, la Belle et la bête et autres Roi Lion, renouant ainsi avec le succès et entrant dans un nouvel âge d'or inespéré. Le méconnu Bob HOSKINS incarne pour toujours Eddie Valiant, après que Robert REDFORD eut été évoqué. En signant coup sur coup la brillante trilogie Retour vers le Futur et ce Roger Rabbit, le jeune Robert ZEMECKIS s'inscrivait comme l'un des cinéastes les plus prometteurs de la décennie 80. Culte.

Titre original : Who Framed Roger Rabbit.

Dates de sortie :
USA :
22 juin 1988 / France : 18 octobre 1988.

Réalisateur :
Robert ZEMECKIS.

Synopsis :
Roger Rabbit est au trente-sixième dessous. Autrefois sacré star du cinéma d'animation, le lapin blanc est fortement préoccupé pendant les tournages depuis qu'il soupçonne sa femme, la sublime Jessica Rabbit, de le tromper. Le studio qui emploie Roger décide d'engager un privé, Eddie Valliant, pour découvrir ce qui se cache derrière cette histoire bien plus complexe qu'il n'y paraît...

Infos + : Hommage à l'univers des cartoons, Qui veut la peau de Roger Rabbit fait divers clins d'oeil appuyés en incluant
Betty Boop, Droopy et quelques-uns des meilleurs toons de la Warner. Ce dernier studio, en échange de la présence de ses personnages-fétiches, exigea qu'ils apparaissent précisément le même nombre de secondes que les personnages made in Disney. Dans le même esprit tâtillon, le film est labellisé Touchstone et non Disney !

Disponibilité DVD : depuis le 25 mars 2003 (édition light et Collector) en Zone 1 (Français DD 2.0 Stéréo). Depuis le 3 avril 2003 (édition light et Collector) en Zone 2 (Français DD 5.1). Pléthore de suppléments : making of,
courts-métrages sortis postérieurement des aventures de Roger Rabbit (Bobo Bidon, Lapin Looping et Panique au pique-nique), etc.


L'Île au Trésor des Muppets

Le classique littéraire de Robert Louis STEVENSON revu (et corrigé) par la joyeuse bande des Muppets, ça ne pouvait qu'être délirant ! Le résultat est très amusant comme l'on pouvait s'y attendre, malgré un Tim CURRY toujours aussi outrancier dans son jeu (et donc insupportable) et un ton irrévérencieux en-deçà de la série d'origine. Il s'agissait là de la cinquième incursion du genre de la joyeuse équipe au cinéma, après Les Muppets -Ça c'est du cinéma (1979), The great Muppet carper (81), Les Muppets à Manhattan (84), Noël Chez les Muppets (92) et Les Muppets dans l'espace (95). En outre c'est le deuxième -et dernier- produit au sein du studio Disney. L'alchimie marionnettes/acteurs réels fonctionne à merveille, avec une intégration à la base forcément plus facile qu'avec l'animation traditionnelle... Reste qu'après l'Île au Trésor (live complet, de 1950) et avant la Planète au Trésor (film d'animation uniquement, de 2002), l'Île au Trésor des Muppets représente fortuitement la jonction entre deux genres, et tend à faire croire que Disney apprécie particulièrement le classique de R. L. STEVENSON...

Titre original : Muppet Treasure Island.

Dates de sortie :
USA :
15 mars 1996 / France : NC.

Réalisateur :
Brian HENSON.

Synopsis :
Le jeune Jim Hawkins, possesseur de la carte d'une île au trésor, et l'ignoble Long John Silver croisent sur leur route... les Muppets ! Ainsi le commandant de l'Hispaniola (navire affrété par Jim) n'est autre que Kermit, tandis que Miss Piggy joue Benjamina Gunn, une déesse de l'Amour idolâtrée sur une île au trésor...

Disponibilité DVD : depuis juin 2002 en Zone 1. Rien de prévu en Z2 France dans l'immédiat, mais disponible depuis le 22 janvier 2003 en Zone 2 Belge (Français et Anglais DD 5.1), avec en supplément commentaires audio, docs L'histoire au-delà des Muppets & L'île au trésor, karaoké, anecdotes.


James et la Pêche Géante

Après avoir réalisé l'Etrange Noël de M. Jack (trop souvent attribué au génial Tim BURTON), Henry SELICK réitérait dans le domaine de l'animation image par image, avec James et la Pêche Géante. En résulte un long métrage tiède, peu inventif, malgré une volonté de bien faire évidente et quelques jolies scènes de poésie. Les chansons sont fadasses et les séquences de prises de vue réelles kitsch avant l'heure. Un film à destiner avant tout aux plus jeunes spectateurs.

Titre original : James and the Giant Peach.

Dates de sortie :
USA :
12 avril 1996 / France : 18 juin 1997.

Réalisateur :
Henry SELICK.

Synopsis :
A la mort de ses parents James tombe sous la coupe de ses tantes, Eponge et Piquette, deux abominables mégères qui le reduisent en esclavage. Un soir, un mystérieux personnage lui offre un sac rempli de langues de crocodile phosphorescentes aux vertus magiques.

Infos + : Film récompensé du Young Artist 1997 du meilleur Film d'animation / Effets Spéciaux. Egalement nominé
à l'Oscar de la meilleure Musique.

Disponibilité DVD : depuis le 3 octobre 2000 en Zone 1 (Français DD 2.0 Surround). Depuis le 26 novembre 2002 en Zone 2 (Français et Anglais DD 5.1), avec en supplément un making of, la bande-annonce, un clip (Good News, de Randy NEWMAN), une galerie photos et dessins de production.


Stuart Little



Responsable du Roi Lion (excusez du peu), Rob Minkoff signait en 1999 une comédie familiale sans prétention, Stuart Little. Sur le plan technique, c'est pourtant une prouesse, la souris Stuart paraissant plus vraie "que nature", et son incrustation à des personnes live étant parfaite. L'illusion parfaite. Succès honorable au box-office US (plus de 140 M$ de recettes pour 103 M$ de budget), une suite fut rapidement engagée. Stuart Little 2, sorti le 16 octobre 2002, reste à l'image du premier opus : guère novateur sur le plan scénaristique, bien conformiste et bien-pensant, mais une nouvelle fois les effets spéciaux nous font oublier le reste et l'on passe un moment charmant.

Dates de sortie : USA : 17 décembre 1999 / France : 12 avril 2000.

Réalisateur :
Rob MINKOFF.

Synopsis :
Snowbell le chat n'en croit pas ses vibrisses. Le nouveau venu dans la famille Little n'est rien moins que Stuart, une souris. Le petit animal trouve bientôt sa place entre les jouets de George, le jeune fils, et les dangers de la maison. Pourtant, malgré sa gentillesse, Stuart n'arrive pas a séduire définitivement George qui a du mal à admettre qu'une souris puisse être son frère jusqu'au jour où Stuart a l'occasion de prouver sa bravoure.

Disponibilité DVD :
depuis le 18 avril 2000 (édition light et Collector) en Zone 1. Depuis le 24 octobre 2000 en Zone 2 (Français et Anglais DD 5.1). Nombreux suppléments : commentaire audio, making of et doc sur les effets spéciaux, scènes coupées, bêtisiers, jeux... / Stuart Little 2 est sorti le 16 avril 2003 en Zone 2 (Français et Anglais DD 5.1), avec commentaire audio, anecdotes, doc sur les effets spéciaux, making of...


Dinosaure

Inutile de revenir dans le détail sur cette méga-production ultra-ambitieuse et au final... supra-décevante. Signalons simplement que ce mélange de personnages en images de synthèse avec des décors réels marque l'ultime symbiose d'un genre qui négocie un nouveau virage à l'orée du XXIème siècle : l'ultra-réalisme pour créer la confusion parfaite. C'est certes visuellement réussi (c'est un euphémisme), mais on gagne en réalisme ce que l'on perd en féerie. Il est bien loin le temps des Mary Poppins et autres Apprentie Sorcière... Chronique complète de Frames ici.

Titre original : Dinosaur.

Dates de sortie :
USA :
19 mai 2000 / France : 29 novembre 2000.

Réalisateur :
Ralph ZONDAG et Eric LEIGHTON.

Synopsis :
La Terre, il y a 65 millions d'années. Une colonie de lémuriens menant une existence paisible sur une île paradisiaque découvre par hasard un œuf de dinosaure. Lorsque la coquille se fissure, c'est un petit iguanodon qui en sort... Les lémuriens le recueillent et le baptisent Aladar. Celui-ci grandit parmi eux, jusqu'au jour où une météorite détruit l'île et contraint tout le monde à l'exil. Ils trouvent refuge auprès d'un groupe de dinosaures voyageant à la recherche de la terre des Nids...

Infos + :
A l'image de la séquence d'ouverture avec les météorites, une pluie de nominations s'est abattue sur le film ! Ne retenons que les prix bel et bien obtenus : le Bogey d'argent 2000 en Allemagne, l'ASCAP Film 2001, le Golden Satellite 2001 pour le meilleur Son... mais aucun Oscar !

Disponibilité DVD :
depuis le 30 janvier 2001 (édition light et Collector) en Zone 1 (Français DD 5.1). Depuis le 15 mai 2001 (édition light) et le 28 novembre 2001 (édition Collector) en Zone 2 (Français DD 5.1). Pléthore de suppléments :
commentaire audio, making of, jeux intéractifs, clip vidéo, etc.

A suivre...

Gersende Bollut

 

"Genre hybride dorénavant interlope, le mélange de saynètes animées à des séquences live (et vice-versa) participe grandement à une féérie cinématogra-phique que n'aurait pas reniée un certain Méliès"