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PARIS CINÉMA 2006
LE PROGRAMME

Le festival Paris Cinéma, initié et soutenu par la Mairie de Paris, organisé par une association présidée par le réalisateur Costa-Gavras (excusez du peu), s'est imposé en trois ans seulement comme un événement majeur du début de l'été à Paris. Pour sa 4ème édition, Paris Cinéma joue donc encore une fois la carte de l'ouverture au public en proposant une programmation de qualité, ouverte à tous (enfants, cinéphiles ou touristes...) grâce à un tarif préférentiel de 4 € la séance et une présence dans tous les quartiers de Paris... Malin.

Paris Cinéma, qui continue d'être une véritable tête chercheuse, défriche des cinématographies lointaines, rares, peu montrées, oubliées, en présence de réalisateurs venus du monde entier. Durant deux semaines, le Festival offre ainsi aux salles de cinéma commerciales l'opportunité de faire découvrir au public des films inédits en présence de leurs auteurs et des nombreux invités qui accompagnent chaque séance. Pour cette nouvelle édition, Paris Cinéma propose une fois de plus un programme éclectique et survitaminé (plus de 400 films, comment s'ennuyer avec ça ?), avec des temps forts qui tiennent autant à la popularité des invités qu'à la richesse des films et à l'originalité des dispositifs offerts aux différents publics : projections en salles, événements gratuits en plein air, rendez-vous de l'université d'été du cinéma, ciné-concerts, randonnées, zone de jeux vidéo interactifs autour du 7ème art... Et cette année seront notamment présents Michel GONDRY, Claude CHABROL, Dario ARGENTO, Agnès VARDA ou Bruno COULAIS. Pour tout (sa)voir de la programmation et des festivités qui attendent les parisiens chanceux, une seule adresse : www.pariscinema.org. On signalera particulièrement la Carte blanche donnée à Peter FONDA, la rétrospective Robert WISE (voir la Mélodie du Bonheur sur grand écran et mourir), ou 'Paris CinéMômes', permettant au jeune public de découvrir une sélection de productions animées de tout premier choix, entre un hommage mérité à Jean IMAGE et l'avant-première de U, le nouveau film de Grégoire SOLOTAREFF (Loulou et autres loups...). Que du bon !


LA POLITIQUE DE DISNEY
COURT À LA CATASTROPHE

Depuis plusieurs mois (pour ne pas dire depuis la création de Frames), le débat annonçant le délaissement progressif de l'animation traditionnelle a toujours été rapporté dans ces colonnes. Cette fois-ci, c'est hélas une certitude : Disney, dernier grand acteur majeur dans le domaine, pose définitivement les crayons et leur préfère les souris (logique dans un sens, pour les créateurs de Mickey).

Michael EISNER a donc franchi le pas, au grand dam de la quasi-unanimité des animateurs-maison, qui regrettent amèrement cette décision. Tous les futurs projets du département animation de Disney seront donc exclusivement en images de synthèse, à partir de maintenant. L'explication ? Le public ne souhaiterait plus que cela, à en juger par les réussites inespérées des productions Pixar et DreamWorks. Qu'à cela ne tienne, Disney se lance dans l'arène et n'y va pas dans la demi-mesure, en abandonnant la 2D, échaudée par les flops d'Atlantide ou de la Planète au Trésor...

Ne nous reste à découvrir que deux films d'animation Disney en animation traditionnelle, Frère des Ours (en salles françaises le 28 janvier 04) et Home on the Range (Noël 2004 chez nous, a priori). Par la suite, il s'agira exclusivement de productions en images de synthèse, comme Chicken Little, Gnoméo et Juliette, Valiant (trois comédies en production depuis déjà longtemps), ou bien encore Raiponce (un conte de fées dans la lignée de Cendrillon). Là où l'on est en droit d'être très inquiet sur le sort à moyen terme du studio, c'est en outre avec cette volonté de faire des remakes des propres classiques du studio, en images de synthèse donc, au plan près ! Avec Peter Pan pour ouvrir le bal... Et là, on tombe vraiment dans le surréaliste, sinon dans le grotesque.


ACCIDENT MORTEL

5 septembre 2003, il est 11 h 20 du matin. Dans le parc Disneyland Californie, une locomotive du fameux train de la mine Big Thunder Mountain déraille, entraînant ainsi le reste du train hors des rails de l'attraction ! Selon les sources officielles, un homme adulte est mort sur le coup et une dizaine de personnes de 9 à 47 ans ont été plus ou moins gravement blessées (ces dernières ont été transportées dans les hôpitaux de la ville d'Anaheim -Californie). "Au nom de toute l'équipe de Disneyland Resort, nous sommes tous choquées et tristes" déclarera dans les jours suivants Cynthia HARRIS, présidente du complexe touristique incriminé. Le sergent MARTINEZ précisera enfin que "l'accident s'est produit dans un tunnel (...). A ce moment aucune piste autre que le tragique accident n'est envisagée". Une très fâcheuse situation qui n'a cependant pas terni la réputation du parc d'attractions, car il faut bien sûr rappeler que ce genre d'événements reste (fort heureusement) rarissime.


LES INCROYABLES, LE PIXAR 2004

Alors que l'on attend le Monde de Nemo -en salles le 26 novembre-, voici qu'un spectateur US bienheureux a déjà eu la chance de voir le teaser (qui précèdera ce Nemo), du prochain film signé Pixar, Les Incroyables (The Incredibles en VO). Soit l'histoire d'une famille de super-héros qui a le blues... Réactions : "C'est incroyablement beau (...). L'animation des visages humains est stupéfiante et constitue un grand pas en avant dans la technologie de l'animation. Le teaser est hilarant et promet un autre chef-d'œuvre de la part de Pixar". Rappellons que le long métrage sera réalisé par Brad BIRD, ex-scénariste sur les Simpson, et déjà responsable du Géant de Fer.


OSCARS 2003 - LE PALMARÈS

Le 23 mars dernier, l'Académie des Oscars a enfin rendu son verdict ! Excellente surprise, la statuette pour l'Oscar du Meilleur film d'animation va au Voyage de Chihiro, malgré l'absence d'Hayao MIYAZAKI qui déclarera par la suite qu'"en ces tristes temps pour le monde, il est malheureux de ne pouvoir goûter ce prix de tout son cœur" (prix qui fut d'ailleurs le tout premier remis lors de cette cérémonie). Comme prévu, l'acteur Jennifer GARNER, secondée par un Mickey tout de synthèse costumé, a remis le prix du Meilleur court-métrage d'animation, qui est allé cette année à The Chubbchubbs! (réalisé par Eric ARMSTRONG), que l'on avait pu voir en salles en ouverture de MIIB, et dont Frames causait déjà dans la section Actualité courts-métrages il y a quelques mois. A signaler enfin que le chanteur Paul SIMON est venu interpréter le thème très groovy de La Famille Delajungle...

Globalement, on peut donc se féliciter de ce palmarès animé, tout à fait inattendu de la part d'une académie souvent peu audacieuse et privilégiant de façon chauvine les productions-maison ayant cartonné au box-office, en dehors de toute considération artistique. L'an dernier Shrek damant ainsi le pion à Monstres & Cie, on pensait que l'Age de Glace volerait la statuette à Chihiro cette année... Et tant mieux pour nous, il n'en a rien été. A présent, en route vers les Oscars 2004 !


DISNEY : LE TEMPS EST À L'ORAGE...

Les nouvelles qui suivent ont fait l'effet d'une bombe dans le milieu de l'animation. Il y a longtemps en effet que la mythique firme Disney n'avait pas essuyé de telles déconvenues... entre projets avortés et films purement et simplement annulés. Pourtant, que les fans d'animation se rassurent, tout va bien du côté des ventes DVD : La Belle et la Bête a créé au Royaume-Uni un nouveau record scellant définitivement la montée du format DVD dans les ménages (tout premier film dont le DVD s'est plus vendu que la VHS)... Mais côté cinéma, même si la firme semble avoir retrouvé l'inspiration d'un Aladdin ou d'une Petite Sirène avec la Planète au Trésor (sorti en salles le 27 novembre 02), à l'égard duquel la presse n'a pas tari d'éloges, son échec retentissant un peu partout dans le Monde est un sacré coup de massue pour la firme yankee, qui voit là son statut de n°1 dangereusement vaciller, face à un DreamWorks de plus en plus populaire dans le cœur des spectateurs...

Puis vient LA mauvaise nouvelle : la Géode a renoncé à exploiter Le Roi Lion version I-Max (qui était annoncé pour le 25 décembre dernier) [ND Pierre, rédac chef : Sûr que c'est super plus grave que le quasi-arrêt de mort de l'animation traditionnelle chez le n°1 mondial du secteur... Ha là là, sacré Gers' !]. La salle parisienne s'en explique en arguant du fait qu'"après avoir visionné quelques minutes du film, il est apparu clairement que l'image n'occupait qu'environ 60 % de l'écran de 1000 M2 de la Géode. De plus, l'image projetée était rectangulaire avec deux angles en pointe, ce qui était du plus mauvais effet sur l'écran hémisphérique de la Géode. Cela s'explique par le fait que les images, au départ en 35 mm, ont été grossies, puis reportées sur une pellicule 70 mm et ne couvrent pas la totalité d'une image Imax. La déception est d'autant plus grande que les images sont, par ailleurs, d'excellente qualité. La Géode a donc renoncé à regrets à présenter ce film qui nuirait à son image dans la mesure où elle a pour fonction de présenter des films en grand format et de placer le spectateur au cœur d'une image géante". L'explication, somme toute technique, est claire mais le choc est rude [ND Pierre : Oh là là que c'est dur, tellement dur, bouhouhou... Si dur que je file de ce pas dans une cabine à suicide. Bon il va se pousser ce bâtard de robot tordeur !]. On en sait cependant davantage sur la version DVD de ce film d'animation (qui, rapellons-le, représente le plus gros carton de l'histoire du cinéma dans le genre). L'édition Collector à sortir en octobre 2003, outre l'intégration d'une séquence musicale inédite (issue d'un numéro de la comédie musicale éponyme de Broadway), fera intervenir en outre quelques menus changements, puritanisme américain galopant oblige... A l'image de cette scène très controversée où l'on voyait Simba s'affalant, et faisant soulever un nuage de poussière où l'ont pouvait distinguer les lettres S-E-X.

Vient enfin la "bonne mauvaise nouvelle" (on se comprend) : l'OAV Dumbo 2 est purement et simplement annulé ! Malgré le mini making-of présent dans le DVD du Dumbo original (et qui présageait du pire, comme toutes les suites OAVs de la firme), celle-ci a été annulée. Les tests d'animation en 3D des personnages n'ont pas été convaincants et des éléments du scénario ne fonctionnaient pas. Disney a donc annoncé "avoir suspendu indéfiniment la production de la séquelle".

Le verdict ne s'est pas fait attendre : Thomas Schumacher, directeur du studio depuis une dizaine d'années (et donc finalement responsable de la situation actuelle), a été remercié au début de l'année. La firme annonce dorénavant vouloir réduire les films mis en chantier, afin de peaufiner chaque projet, et peut-être de retrouver un nouvel âge d'or ? Après le pixarien Monde de Nemo prévu pour octobre 03, le prochain prétendant s'appelle Home on the Range... et ne devrait débarquer qu'à Noël 2004 !


OSCARS 2003 - LES PRÉTENDANTS

Nous avons récemment pris connaissance de la liste des 17 (dix-sept !) candidats prétendants au titre de l'Oscar du meilleur film d'animation, sur lesquels seulement cinq participeront à la grande finale du 23 mars prochain (selon la règle immuable de l'Académie des Oscars). Pour l'heure prenez acte de la liste officielle définitive (les titres surlignés en vert), et prenons notre mal en patience. Notez par ailleurs que concourrent The Cathedral, The Chubbchubbs (dont nous vous touchions un mot il y a peu dans la section Courts-métrages), Das rad, Mike's new car et Mister Head, dans la catégorie Meilleur court-métrage d'animation. On y reviendra.

Les 17 films candidats pour l'Oscar du Meilleur film d'animation

- 8 crazy nights
- Alibaba & the forty thieves
- Eden
- El Bosque animado
- Hé Arnold ! le film
- L'Age de Glace
- Jonah : A veggie tales movie
- Lilo & Stitch
- Les Mutants de l'espace
- Les Supers Nanas / Powerpuff girls -le film
- The Princess and the Pea
- Peter Pan, Retour au Pays Imaginaire
- Spirit, l'étalon des plaines
- Le Voyage de Chihiro
- Stuart Little 2
- La Planète au trésor
- La Famille Delajungle -le film


BIENTÔT UN MUSÉE SUR L'ART DE L'ANIMATION ?

On connaît déjà le CNBDI d'Angoulême et le Musée de la Bande Dessinée de Bruxelles, mais notre discipline de prédilection ne compte pas s'arrêter là apparemment. Tout récemment nous avons appris, par le biais du Cartoon Research, que Lawrence KLEIN, l'instigateur du the New York Museum Of Comic and Cartoon Art (alias MOCCA), venait de mettre au point un site Internet -jusque là rien d'extravagant, Frames a fait pareil...-, où il lance un appel afin de créer un événement de grande ampleur, qui pourrait aboutir dans les mois à venir si tout va bien. L'enjeu ? la création d'un immense musée dédié à l'art de l'Animation, avec un A majuscule. De notre point de vue, il paraît bien sûr aberrant que rien de tel n'existe à l'heure actuelle (les deux musées sus-cités ne s'intéressant pour majeure partie qu'au monde de la bande dessinée).

Jerry BECK, journaliste au Cartoon Research, résume brillamment tout le problème : "Pourquoi est-ce que les deux choses dont l'art de l'animation a le plus besoin, à savoir un musée et un bon magazine, est si difficile à mettre en place ?... Tout cela peut aboutir si le public évolue dans sa mentalité. Avec de la bonne volonté, des aptitudes de notre part, et donc une opinion solide des gens, ces deux éléments pourront être menés à terme. Je souhaite à Lawrence KLEIN beaucoup de chance". L'équipe de Frames s'associe à Jerry BECK et supporte sans retenue ce projet !


JIMMY NEUTRON ET SHREK
DANS LES PARCS D'ATTRACTION

On devrait crier à l'infamie : deux nouvelles attractions verront prochainement le jour dans les Parcs Universal (situés à Orlando [Floride], et à Hollywood), toutes deux basées sur des films en images de synthèse nominés aux Oscars 2002 : Jimmy Neutron -Un Garçon Génial, et Shrek (ce dernier ayant reçu la statuette tant convoitée). Pourquoi ? D'une part, comme vous allez pouvoir en juger, le concept sur lequel reposent ces deux nouvelles attractions est d'une non-originalité à toute épreuve, mais celles-ci remplaceront des spectacles bien plus intéressants... bouh !

Concernant Jimmy Neutron, dont l'attraction "The Jimmy Neutron Adventure" sera ouverte au public au printemps 2003, rien d'extraordinaire en effet, puisqu'elle reprendra la trame narrative du film de la Paramount. Le film méritait-il de faire l'objet d'une transposition ? D'autant, et là Frames tient à crier haut et fort à l'injustice, l'attraction en question viendra remplacer celle du "Funtastic World of Hanna-Barbera" (les non-anglophones auront aussi saisi de quoi il s'agit, je suppose !). Il y a des jours comme ça où il faut rester zen.

Mais ce n'est pas tout, puisque le Parc Universal en question, qui a besoin d'un sérieux coup de boost pour faire grimper sa fréquentation (ben tiens), accueillera en outre une attraction basée sur l'univers du répugnant Shrek. Et celle-ci viendra directement remplacer l'"Alfred Hitchcock : The Art of Making Movies" (qui de fait fermera définitivement), proposant un film en images de synthèse de dix minutes, à voir en relief, et basé entièrement sur l'univers bien caca-pipi-prout de Shrek (les enfants adorent, paraît-il). Des effets spéciaux à la pointe du progrès permettront -ô joie- d'entendre, de voir et même de humer l'odeur des personnages du succès 2001 de la boîte DreamWorks. Il faudra patienter jusqu'à l'été 2003 pour voir ce beau foutoir sur grand écran, sachant que pour la toute première fois Universal proposera cette attraction dans ses parcs d'Orlando et d'Hollywood ("Il s'agit de faire un effort pour créer plus de cohésion entre les deux parcs", affirment les exécutifs). No comment.

News compilées par Gersende Bollut

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